Le 24e sommet de l'Union africaine centré sur la lutte contre le terrorisme et la réduction de la pauvreté Les Nations unies ont également tiré la sonnette d'alarme contre la menace régionale incarnée par les terroristes de Boko Haram et préviennent que le Nigeria «ne peut plus agir seul». La lutte contre le groupe armé nigérian Boko Haram sera l'un des principaux thèmes du 24e sommet de l'Union africaine, prévu demain et samedi à Addis-Abeba, a indiqué un responsable de l'UA, soulignant que ce groupe qui ne cesse d'étendre son influence ces derniers mois, constitue désormais une menace pour toute la sous-région. Lors d'un point presse au siège de l'organisation panafricaine, le secrétaire général de la Commission de l'UA, Jean Mfansoni, a affirmé qu'un des principaux objectifs du sommet serait «la mise en place d'une stratégie continentale pour contrer Boko Haram». Un diplomate d'Afrique centrale, cité par des médias a, de son côté, indiqué que «cela fait des mois que l'armée nigériane n'arrive plus à lutter contre Boko Haram. Il faut qu'elle soit soutenue», faisant allusion aux récents massacres perpétrés dans la région de Baga (nord-est du Nigeria) et ses incursions meurtrières du groupe armé dans le nord du Cameroun. Plus de 13.000 personnes ont été tuées depuis 2009 au Nigeria dans les attaques de Boko Haram et les opérations militaires de l'armée, et près de 1,5 million d'habitants sont déplacés par les violences. Lundi, la présidente de la Commission de l'UA, Nkosazana Dlamini-Zuma a appelé à «une action africaine collective contre Boko Haram» lors des débats entamés à Addis-Abeba, de la 26è session du Conseil exécutif (Conseil des ministres des Affaires étrangères) de l'UA. Mme Dlamini-Zuma, s'est dite profondément horrifiée par la tragédie que le groupe armé Boko Haram continue d'infliger à la population africaine même si les efforts de l'UA en faveur de la paix, de la sécurité, et de la consolidation de la démocratie et de la bonne gouvernance commencent à payer. «Je suis profondément horrifiée par la tragédie que Boko Haram continue d'infliger à nos populations, enlevant des jeunes filles dans des écoles, incendiant des villages, terrorisant des communautés entières et tuant gratuitement», a-t-elle déclaré. Les Nations unies ont également tiré la sonnette d'alarme contre la menace régionale incarnée par les terroristes de Boko Haram et préviennent que le Nigeria «ne peut plus agir seul». «Le Nigeria ne peut plus s'atteler au problème tout seul», a expliqué hier l'envoyée spéciale de l'ONU pour la région du Sahel, Hiroute Guebre Sellassie. «Boko Haram n'est plus seulement confiné au Nigeria. Nous voyons un déferlement de réfugiés vers le Niger, le Cameroun et même le Tchad», a-t-elle précisé, soulignant que «le Sahel est de plus en plus impacté», notamment en évoquant un «camp d'entraînement» de Boko Haram dans le nord du Mali. Pour elle, «il est temps de passer à l'action et de prendre conscience du danger que représente Boko Haram pour l'ensemble du continent africain». Afin d'endiguer ce danger, Mme Hiroute a appelé le Nigeria à être «mieux disposé» vis-à-vis de la force militaire régionale créée fin 2014 par six pays de la région. Cette force peine à être opérationnelle en raison de dissensions entre Abuja - qui en a perdu récemment le commandement au profit de N'Djamena - et ses voisins (Cameroun, Tchad, Niger et Bénin). Hiroute Guebre Sellassie a indiqué attendre du Sommet de l'UA que l'Afrique «s'approprie le problème» posé par Boko Haram, tout en jugeant nécessaire un soutien international, y compris financier, à la force régionale mise en place par des pays «dont le budget pour la sécurité n'est pas très élevé». Les travaux préparatoires du 24è sommet de l'UA ont débuté vendredi à Addis-Abeba et il sera précédé, aujourd'hui, par la réunion du Comité d'Orientation des Chefs d'Etat et de Gouvernement du Nepad.