Le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, a révélé mardi soir, dans un entretien à l'APS, que son département ministériel préparait le lancement d'une "opération d'envergure portant sur la préservation du patrimoine national" qui touchera plusieurs wilayas du pays". Organisée sous le thème "Recensement du patrimoine archéologique et culturel en Algérie", l'opération sera menée par des experts relevant du secteur de la culture avec la collaboration des académiciens et acteurs concernés. Le ministre a souligné l'importance de la "formation d'un grand nombre de spécialistes dans la préservation et la restauration du patrimoine" en tirant profit d'expériences étrangères". Concernant les salles de cinéma, le ministre a estimé nécessaire d'investir dans ce domaine, annonçant la mise en place, la semaine prochaine, d'un groupe de travail comptant des experts, des cinéastes et des juristes chargés de l'évaluation de la situation du cinéma en Algérie. M. Mihoubi a indiqué que cette initiative reposait sur cinq axes concernant les salles de cinéma, le financement, la création d'espaces de cinéma, les contenus et les textes juridiques portant sur la "gestion de l'oeuvre cinématographique". Le ministre a estimé que le secteur privé a un grand rôle à jouer dans cette mission, rappelant l'existence de "plusieurs entreprises et d'une loi sur le cinéma, mais la réalité est autre". Il a fait état d'"offres à l'étude pour l'établissement d'un partenariat entre l'Algérie et des pays étrangers", en matière de gestion des salles de cinéma qui concernera dans une première étape une cinquantaine de salles. Des professionnels du secteur algériens ont fait part de leur désir d'investir dans le cinéma, à l'instar de l'artiste Slimane Benaissa qui a présenté un programme pour l'exploitation du cinéma l'Afrique, restaurée depuis 2013, mais qui est resté sans suite. "Le coût élevé de certains films pourrait servir à produire une vingtaine de films à coût modéré", a estimé le ministre, annonçant que la tendance à suivre consistera à "financer un cinéma à coût réduit". Le ministre a plaidé en faveur des scénarios algériens qui sont "le produit de la culture et des mutations de la société", précisant qu'"il faut établir une relation entre les producteurs cinématographiques et les auteurs". Par ailleurs, M. Mihoubi a souligné la nécessité de rationaliser la gestion des festivals. Les festivals organisés actuellement "sont plus des festivals de consommation, et certains ont la même teneur", a-t-il soutenu. Il a, à cet effet, émis des remarques sur certaines disparités concernant les festivals en terme de financement. "Il est des évènements importants qui se voient affecter un petit budget et d'autres bénéficient d'importantes enveloppes financières sans que leur rentabilité soit conséquente", a-t-il dit préconisant de soumettre ces manifestations à une étude objective. Par ailleurs, le ministre a défini les missions du Conseil national des arts et des lettres qui est chargé de présenter "une carte des artistes algériens qui sont au centre des débats en cours, contribuer à la protection sociale des artistes et à l'organisation de rencontres pour la valorisation de l'art algérien. Concernant le marché du livre, M. Mihoubi a indiqué que "la loi sur les activités et le marché du livre a apporté des clarifications", rappelant qu'il ne restait que la relance du Centre national du livre, installé en 2010, soit une année après la promulgation du décret de sa création en 2009.