Au deuxième jour de l'Aïd El-Fitr et malgré les mesures prises par l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) pour assurer la permanence durant les deux jours de l'Aïd El Fitr, nombre de commerces à Oran sont demeurés fermés, a-t-on constaté. Plusieurs denrées alimentaires, notamment le lait en sachet et le pain, n'étaient pas disponibles, du moins pas en quantités suffisantes. Pour le lait, les citoyens se sont rabattus sur le lait en pack, nettement plus cher (90 dinars), chez les rares magasins d'alimentation générale ouverts durant les deux jours de l'Aïd El-Fitr. Quant au pain, un grand nombre de boulangeries ont baissé rideau. Néanmoins, le pain était disponible en grande quantité, mais... sur les trottoirs et chez les revendeurs à la sauvette. En effet, du pain frais et bien croustillant était disponible sur les trottoirs de nombreux quartiers comme l'USTO, Haî Ibn rochd (HLM), au marché de la rue des Aurès, à Gambetta, ainsi qu'au niveau de certains quartiers populaires, notamment à Medioni, El-Hamri ou encore Sidi El-Houari. Chez certains revendeurs, la baguette était proposée à 20 voire 30 DA l'unité contre 10 Da habituellement. "Beaucoup d'artisans boulangers habitent dans d'autres wilayas du pays et ont pris leurs congés pour aller passer les fêtes de l'Aïd El-Fitr auprès de leurs familles. Du coup, de nombreuses boulangeries ont du fermer boutique", explique un boulanger à Oran-est, ajoutant que d'autres boulangeries préfèrent céder les premières fournées de la journée aux revendeurs qui proposent la baguette au double de son prix, parfois davantage, et restent fermés durant le reste de la journée. Le pain traditionnel a été cédé jusqu'à 100 DA l'unité, notamment "Matloue Maghnia", une "spécialité" très prisée chez les oranais. Dans certains quartiers qui pullulent de boulangeries, comme l'USTO ou le centre-ville ou certains quartiers d'Oran-Est comme Haï El-Yasmine, Haï Sabah ou Haï Nour, une ou deux boulangeries seulement étaient ouvertes à une heure très matinale, le temps d'écouler leurs fournées avant de fermer leurs commerce. "Nous avons l'habitude, chaque Aïd el-Fitr ou Aïd El-Adha, les commerçants manquent à l'appel, mais de nombreuses familles prennent leurs précautions. Certaines stockent le lait et le pain dans les congélateurs. D'autres préparent du pain traditionnel chez eux dès les premières heures de la matinée. Mais les produits qui manquent le plus sont les légumes", déplore un père de famille. Les légumes ont disparu des étalages En effet, la plupart des marchands de légumes sont restés fermés durant les deux jours de l'Aïd, parfois à leur corps défendant, disent-ils. Un marchand de fruits et légumes de Haï El-Yasmine explique qu'il ne s'est pas approvisionné en légumes la veille de l'Aïd, préférant liquider le peu de produits encore disponibles sur ses étals et attendre l'après-Aïd pour proposer des produits frais. Mais il faut remarquer que les légumes, même défraîchis, ont été cédés au prix fort. Les poivrons ont franchi la barre des 100 DA le kg, les tomates de mauvaise qualité ont atteint les 80 DA et l'oignon a dépassé les 60 DA. Les autres légumes étaient rares, sinon introuvables, hormis les surgelés comme les petits pois et les haricots verts. Alors que les légumes étaient presque introuvables, les fruits étaient disponibles en abondance et les prix ont flambé, a-t-on constaté. A titre indicatif, une certaine qualité de pommes, d'habitude cédée à 200 DA le kg, a été proposée à 280 DA. Les raisins sont passés de 220 DA à 300 DA le kg. Pour ce qui est des viandes rouges et blanches, là encore ce sont quelques bouchers qui ont répondu à l'appel de l'UGCAA. Par contre, les viandes surgelées étaient encore, relativement, disponibles chez les quelques magasins spécialisés dans le surgelé ou chez les quelques supérettes restées ouvertes. Pour rappel, l'UGCAA a annoncé, il y a quelques jours, que des mesures ont été prises pour assurer la permanence durant les deux jours de l'Aïd El Fitr. Le président du bureau de wilaya d'Oran de cette instance avait annoncé un programme de permanence de plusieurs commerces dont 138 boulangers à travers la wilaya d'Oran, l'ouverture de 10 minoteries pour leur fournir la matière première et trois centrales laitières, celles de Bir El Djir, de Benfréha et d'Es-Sénia, ont été désignées pour assurer l'approvisionnement en cette matière. Dans de nombreux cas, ce sont les livreurs qui ont fait défaut. Les automobilistes et les usagers de la route n'ont rencontré aucune difficulté pour faire le plein, les stations d'essence retenues ont assuré normalement leur permanence durant ces jours de fête. Par contre, quelques rares pharmacies ont ouvert leurs portes pour assurer leur service. Habitués à ce genre de "comportements", les oranais espèrent un retour rapide à "la normale", sachant qu'il faudrait patienter quelques plusieurs jours encore avant que la tendance des marchés ne se stabilise.