La dépouille de l'ancien ministre des Moudjahidine Brahim Chibout a été accompagnée dimanche après-midi à sa dernière demeure au cimetière Mohamed Namous (El Koubia) de Skikda dans le recueillement par une foule nombreuse, à sa tête le conseiller à la présidence de la République Mohamed Ali Ghazi. Plusieurs anciens ministres et des représentants des organisations nationales des moudjahidine et des fils de chouhada, ainsi que les représentants de l'association Machaâl Echahid ont assisté l'enterrement. Dans son oraison funèbre, le secrétaire général du ministère des Moudjahidine, Boumediene Khaldi, a évoqué l'itinéraire militant et combattant de ce moudjahid. L'Algérie, a-t-il souligné, a perdu en Brahim Chibout à la veille de la célébration du 60ème anniversaire de l'offensive du Nord constantinois du 20 août 1955 le compagnon de Zighout Youcef, artisan de cette action historique de masse, qui avait porté la révolution au point de non-retour. Brahim Chibout était connu pour "ses fermes positions durant le combat libérateur et en tant que cadre de l'Algérie indépendante, il a toujours servi sa patrie avec abnégation", a ajouté M. Khaldi relevant que le défunt fut l'artisan de la structuration du ministère des Moudjahidine en élevant les inspections de wilayas de moudjahidine au rang de directions exécutives pour prendre en charge et défendre les intérêts des moudjahidine et ayants-droit. Durant la matinée, la dépouille mortelle du défunt a été placée au milieu de la salle de l'Assemblée populaire communale de Skikda pour permettre au plus grand nombre de citoyens de jeter un dernier regard sur le regretté moudjahid. La cérémonie s'est transformée en rencontre d'évocation et d'hommage au parcours exemplaire du défunt, en présence de ses amis, de compagnons d'armes, de proches et de nombreux citoyens. Brahim Chibout est décédé samedi matin à Alger à l'âge de 89 ans. Il a rejoint le mouvement national à l'âge de 20 ans. Après des années de la lutte armée, il a été promu officier de l'Armée de libération nationale (ALN) puis nommé responsable de région dans la Wilaya II historique. Après l'indépendance, le défunt a occupé plusieurs postes dont celui de député de l'Assemblée populaire nationale (APN). Il a également travaillé en tant qu'avocat pour une courte durée et était membre de plusieurs commissions de l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM), avant d'être nommé ministre des Moudjahidine de 1991 à 1994.