Israël a détruit durant la semaine écoulée au moins 63 maisons et infrastructures en Cisjordanie occupée, privant de toit 132 Palestiniens, dont 82 enfants, soit le nombre de personnes déplacées le plus élevé depuis trois ans, selon l'ONU. Vendredi, 31 ONG des droits de l'Homme ont dénoncé des démolitions "qui détruisent les chances de parvenir à la paix". Selon l'ONU, depuis le début de l'année, au moins 356 constructions --un terme qui recouvre des panneaux solaires à des habitations en dur-- dont 81 financées par des aides internationales, ont été détruites dans la zone "C", correspondant à 60% de la superficie de Cisjordanie restée sous le seul contrôle militaire israélien sur lesquels les Palestiniens n'obtiennent généralement jamais de permis de construire. Selon Robert Piper, coordinateur des activités humanitaires de l'ONU dans les Territoires occupés, "ces démolitions ont lieu en parallèle à l'expansion des colonies". "Le plan de relocalisation de ces communautés va de fait supprimer toute présence palestinienne dans et autour du projet de colonisation qui prévoit la construction de milliers de logements israéliens autour d'El-Qods (...) (occupé) un obstacle à la solution à deux Etats", ajoute-t-il. L'Etat hébreu veut déplacer 7.000 bédouins plus à l'est, dans la vallée du Jourdain, pour, assure-t-il, leur garantir un meilleur habitat. ONU et défenseurs des droits de l'Homme y voient un "transfert forcé". Durant la seule journée de lundi, en pleine canicule, Israël a détruit les habitations --des tentes ou des abris précaires-- de 78 Palestiniens, dont 49 enfants, un record d'expulsion en 24 heures depuis fin 2012, déplorent l'ONU et l'Union européenne, cette dernière ayant financé certaines des infrastructures détruites. Parmi ces familles de réfugiés palestiniens, "certaines ont été déplacées quatre fois ces quatre dernières années", affirme le chef de l'UNRWA, l'agence de l'ONU en charge des réfugiés palestiniens, Felipe Sanchez. Les Palestiniens réclament depuis des décennies un Etat indépendant dans les frontières d'avant guerre puis l'occupation israélienne de 1967, soit 22% de la Palestine historique regroupant la bande de Ghaza, la Cisjordanie et la partie est d'ElQods dont ils veulent faire leur capitale. Ils accusent Israël de chercher à morceler un peu plus leur terre pour empêcher l'émergence d'un Etat viable, en multipliant les colonies autour de la ville sainte d'ElQods pour couper la Cisjordanie en deux. L'ensemble des colonies israéliennes dans les Territoires palestiniens sont considérées comme illégales par la communauté internationale, qui y voit un obstacle majeur à la paix.