L'exploitation et la valorisation du tourisme en Algérie est l'un des thèmes qui seront abordés lors de la rencontre qui va réunir samedi prochain à Alger, le gouvernement d'Abdelmalek Sellal et les walis. Le ministre de l'Aménagement du territoire, du Tourisme et de l'Artisanat, Amar Ghoul, prononcera, à cette occasion, une communication sous le thème: "le tourisme, gisement économique à exploiter et à valoriser". Figurant parmi les secteurs disposant de potentialités de développement indéniables de nature à constituer un véritable vecteur de diversification des ressources financières, le tourisme bénéficie de l'attention et de l'intérêt des autorités du pays. Le Président Abdelaziz Bouteflika avait souligné le 24 février dernier à l'occasion de la commémoration de la nationalisation des hydrocarbures, que "la diversification et la compétitivité de l'économie du pays ne cesseront pas de constituer pour nous une priorité, pour exploiter tout le potentiel de croissance que recèlent plusieurs autres secteurs créateurs de richesses et d'emplois". Le secteur du tourisme figurait parmi les secteurs désignés pour " être dynamisés". En effet, l'actuel quinquennat (2015-2019) accorde, dans sa conception, la priorité à l'investissement et la formation en matière de tourisme, eu égard au déficit accusé en infrastructures d'accueil. Ce plan encourage l'investissement en vue de réaliser des projets touristiques, d'accroître le nombre de lits pour l'accueil des citoyens et des touristes étrangers, de créer la compétitivité et d'améliorer par conséquent la qualité. Des mesures incitatives ont été prises, dans ce sens, par l'Etat en direction des investisseurs, notamment à travers les lois de Finances des exercices 2009, 2011 et 2013 qui ont intégré la bonification des taux d'intérêt sur les crédits à l'investissement outre les facilitations pour l'accès au foncier. La Loi de finances 2015 des mesures contenait, elle aussi, des mesures incitatives pour les investisseurs portant notamment sur l'accès à des terrains à l'intérieur des zones d'expansion touristique à travers la concession et de crédits à des taux d'intérêts bonifiés. "Le secteur touristique est l'un des atouts dont dispose notre pays, après l'agriculture, pour aller vers une économie moins dépendante des hydrocarbures", avait indiqué M.Ghoul au lendemain de sa nomination à la tête du secteur. Pour le même responsable, le développement du tourisme en Algérie repose sur cinq axes: la réalisation d'hôtels de standard international, la formation, le service, la commercialisation et l'adoption d'une nouvelle mentalité. "Le secteur du tourisme et de l'Artisanat "représente un des secteurs clés du schéma national d'aménagement du territoire (SDAT) à l'horizon 2030 parmi 19 autres secteurs", a-t-il encore indiqué au mois de mai dernier à l'occasion de sa visite au 16e Salon international du tourisme et des voyages. Plus de 930 projets touristiques ont été retenus niveau national par le département du tourisme, avait indiqué récemment un responsable du secteur, précisant que le coût de réalisation de ces projets susceptibles de créer plus de 50.000 postes d'emploi et d'offrir plus de 100.000 nouveaux lits, est estimé à 382 milliards de dinars. 574 projets touristiques sont en cours de réalisation au niveau national dont 197 dans les villes côtières et 72 dans les régions du Sud. Une enveloppe de 70 milliards de dinars a été par ailleurs dégagée pour le réhabilitation et la modernisation de 62 hôtels publics d'une capacité de 20.000 lits. De nouvelles mesures de facilitation de l'investissement touristique rentreront en application en septembre prochain, avait annoncé à Ain Temouchent, le ministre. Ces mesures concernent, entre autres, la gestion du tourisme et des zones d'expansion touristiques (ZET), le lancement de grands projets touristiques dans plusieurs régions du pays et la promulgation d'un décret exécutif "important" qui déterminera avec précision les conditions de l'investissement, le cahier de charges et les procédures à suivre pour l'investissement, avait-il expliqué. "Ce nouveau texte diminuera sensiblement les dossiers d'investissement, les délais d'étude de ces dossiers et accompagnera les investisseurs dans ce domaine, tout en contrôlant la bonne marche de leur réalisation", a-t-il souligné, affirmant que "les pouvoirs publics sanctionneront les investisseurs récalcitrants ou ceux qui ne respectent pas les cahiers de charges, qui pourront voir le retrait de l'autorisation délivrée et même celle de l'investissement". Le secteur du tourisme et du voyage en Algérie continue de s'imposer dans le PIB, représentant 8,1% de la contribution totale en 2014, selon le dernier rapport sur "l'impact économique du tourisme et du voyage" réalisé dans 184 pays par le Conseil mondial du tourisme et du voyage (WTTC) basé à Londres. Le tourisme en Algérie est dominé par le tourisme domestique qui a représenté 97,3% du PIB direct du secteur.