Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'Homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, a exprimé jeudi son indignation par rapport aux actions "choquantes" des autorités hongroises dans la crise des migrants, dénonçant une politique marquée par la "xénophobie" et "l'hostilité aux musulmans". "Je suis effaré par les actions cruelles, et dans certains cas illégales, des autorités hongroises(...) Certaines sont des violations claires des lois internationales", a déclaré Zeid Ra'ad Al Hussein dans un communiqué publié à Genève. "Les images de femmes et de jeunes enfants attaqués avec des gaz lacrymogènes et des canons à eau à la frontière hongroise sont vraiment choquantes", a déclaré M. Zeid, qui estime qu'une vision "xénophobe et hostile aux musulmans" est au cœur de la politique actuelle du gouvernement hongrois. Des affrontements entre migrants et force de l'ordre ont eu lieu mercredi côté hongrois de la frontière avec la Serbie, les forces de l'ordre faisant usage de canons à eau et de grenades lacrymogènes face aux migrants qui leur lançaient des pierres. Il s'agissait des premiers heurts depuis que Budapest a verrouillé dans la nuit de lundi à mardi sa frontière avec la Serbie. "Chercher un asile n'est pas un crime, pas plus que d'entrer de façon irrégulière dans un pays", a déclaré M. Zeid, qui s'est dit "très préoccupé par les échecs répétés de l'Union Européenne à s'entendre sur des actions fermes et basées sur des principes pour répondre à la crise en Hongrie et ailleurs". Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon avait jugé mercredi "inacceptable" le traitement des migrants par la police hongroise. Quelques 367 migrants ont pénétré illégalement en Hongrie mardi, au premier jour d'entrée en vigueur d'une nouvelle législation destinée à endiguer les entrées dans ce pays, et tous font l'objet d'une procédure. Sur ces 367 migrants, 316 sont poursuivis pour avoir endommagé la clôture barbelée érigée à la frontière serbe, et 51 pour l'avoir simplement franchie. La loi prévoit désormais jusqu'à trois ans de prison pour tout franchissement de la clôture érigée par Budapest sur les 175 km de la frontière serbe, une peine pouvant être portée à cinq ans en cas de dégâts matériels sur l'installation.