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Le président de la transition réinvesti à la tête du pays, la Cédéao supervise le retour de la légalité
Publié dans Algérie Presse Service le 23 - 09 - 2015

Le président de la transition burkinabé, Michel Kafando, renversé par un coup de force avorté, était de retour mercredi au pouvoir, après un accord conclu entre soldats loyalistes et putschistes, alors que six chefs d'Etat de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) supervisent le rétablissement des autorités de transition.
M. Kafando a annoncé la remise en selle des institutions de la Transition et la reprise du travail gouvernemental, une semaine après avoir été renversé par un coup d'Etat de la garde présidentielle. "Je reprends service (...) la
transition est ainsi de retour et je reprends à la minute même l'exercice du pouvoir d'Etat", a-t-il dit.
Les présidents sénégalais, Macky Sall et béninois Thomas Boni Yayi, s'étaient rendus ce week-end à Ouagadougou pour négocier un accord, qui devait ensuite être discuté à Abuja ce mardi.
Mais la situation a évolué brusquement lundi, des unités de l'armée loyales au régime de transition ayant marché sur Ouagadougou et faisant désormais face au Régiment de sécurité présidentielle (RSP) et au chef des putschistes,
le général Gilbert Diendéré, ancien bras droit de Blaise Compaoré.
Depuis le 16 septembre, le président de transition Michel Kafando, son Premier ministre, le lieutenant-colonel Isaac Zida et deux ministres ont été otages des éléments du RSP. Les putschistes ont libéré lundi le président Michel Kafando.
M. Kafando a été rétabli dans ses fonctions à la faveur d'un projet d'accord de sortie de crise politico-militaire présenté par l'équipe de médiation déléguée par la Cédéao pour dénouer la crise politico-militaire au Burkina Faso.
Le 17 septembre, le général Gilbert Diendéré prenait le pouvoir à la tête d'un Conseil national pour la démocratie (CND) à la suite d'un coup d'Etat militaire mené par le RSP.
La Cédéao supervise le rétablissement des autorités de transition
Six chefs d'Etat de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest, représentant le Nigeria, le Niger, le Togo, le Ghana, le Bénin et le Sénégal, arrivaient mercredi à Ouagadougou pour superviser le rétablissement des autorités de transition.
Les chefs d'Etat de la Cédéao doivent encore résoudre des questions
cruciales pour la sortie de crise, notamment l'amnistie demandée par les putschistes, alors qu'au moins 10 manifestants ont été tués et des dizaines d'autres blessés en une semaine.
Parmi les questions restées en suspend, on souligne également le sort du RSP, armée dans l'armée, dont la société civile et le Premier ministreissu de ses rangs, le lieutenant-colonel Zida demandaient la dissolution.
Dans la foulée des événements, et pour justifier leur coup de force, le commandement du RSP exigeait notamment que les anciens partisans du président déchu, Blaise Compaoré, puissent participer aux élections après en avoir été
exclus par la transition, au motif qu'ils avaient soutenu l'ancien président dans son projet de changer la Constitution pour se maintenir au pouvoir.
Accalmie, la tension retombe
Dans la capitale, les petits commerces avaient rouvert et les moto-taxis circulaient de nouveau en nombre. Les banques et administrations demeuraient toutefois fermées, tout comme l'aéroport international. A Ouagadougou, la situation était calme dans la soirée.
Le RSP a accepté de rester cantonné dans son camp et de lever ses barrages dans la ville tandis que les forces "loyalistes", des unités habituellement stationnées en province qui avaient convergé sur la capitale lundi pour "désarmer le RSP", ont promis de "reculer les troupes de 50 km" et de "garantir la sécurité du personnel (du RSP) et de leurs familles".
Mardi soir, la Place de la Révolution, épicentre en octobre 2014 de la contestation, avait été vidée sans incident par l'armée, après avoir été investie par des centaines de personnes venues soutenir les soldats loyalistes, les appelant à faire "feu à volonté".
Le putsch avait porté un brusque coup d'arrêt à l'organisation d'élections générales prévues en octobre, censées clore la période de transition ouverte par la chute de l'ex-président, chassé par un soulèvement populaire en octobre 2014.


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