Une cérémonie commémorant le 58ème anniversaire de la mort du chahid Ali Ammar dit Ali la Pointe, tombé au champ d'honneur le 8 octobre 1957 après un parcours révolutionnaire des plus héroïques, a été organisée jeudi à Miliana (Aïn Defla). Une gerbe de fleurs a été déposée devant la stèle érigée sur la place qui porte le nom du martyr et la Fatiha du Saint Livre a été lue au cours d'une cérémonie organisée en présence notamment de la famille révolutionnaire de la région et des autorités civiles et militaires de la wilaya, à leur tête le wali, Kamel Abbas. Combattant au courage et à l'audace exemplaires de la lutte de libération nationale, Ali Ammar (1930-1957), est principalement connu pour sa participation à la bataille d'Alger aux côtés de Hassiba Ben Bouali, Zohra Drif, Omar Yacef (dit petit Omar) et Yacef Saâdi, alors chef de la zone autonome d'Alger (ZAA). Révolté et rebelle, Ali la Pointe avait une aversion prononcée contre le système colonial qui régissait l'Algérie et asservissait son peuple. En 1952, il est incarcéré à la prison de Damiette (Médéa) alors qu'il était âgé de 22 ans. Ce passage en prison lui permis de faire la connaissance de nationalistes qui lui inculquèrent l'idée de la révolution. Trois années plus tard, le 2 avril 1955, il s'évade en compagnie de l'un de ses compagnons de cellule. Une traque a été menée par les autorités françaises contre lui, car il commençait à constituer un réel danger pour le maintien de "l'Algérie française". Après trois années de lutte armée (avril 1955-octobre 1957), Ali La Pointe est repéré le 8 octobre 1957 par les forces armées coloniales dans un immeuble de la Casbah situé au 5, rue des Abderrames. Il fut, alors, tué en compagnie de ses frères d'armes de la zone autonome d'Alger, en l'occurrence Mahmoud Bouhamidi, Hassiba Ben Bouali et Omar Yacef, dit P'tit Omar, âgé, alors, de seulement 12 ans, après que des militaires du 3e Régiment étranger de parachutistes (REP), commandé par le colonel Bigeard, eurent dynamité la maison où ils s'étaient réfugiés. Selon Tamani Ammar, la femme du frère du héros rencontrée en marge de la commémoration du 58ème anniversaire de sa mort, l'acharnement de Ali la Pointe à prendre part au combat libérateur du pays s'explique, en partie, par la déportation de son oncle à Cayenne. " Ali voulait sans cesse tout savoir sur ce qui s'était passé pour son oncle déporté par la France à l'île de Cayenne en raison de tout ce qu'il faisait contre les colonisateurs lorsque ces derniers avaient envahi la ville de Miliana", s'est-elle remémorée. Se référant toujours à son époux, elle a affirmé que Ali la Pointe répétait sans cesse à sa mère qu'"une fois adulte, il fera bien plus que son oncle a fait contre les Français". Le point de départ du combat d'Ali la pointe remonte, selon elle, à la seconde guerre mondiale alors qu'il n'avait que 14 ans, affirmant qu'il "faisait ses coups" en prenant des armes aux convois américains qui passaient à Miliana. Elle a tenu à préciser que contrairement à ce que croient beaucoup de personnes, le surnom "La Pointe" dont a été affublé Ali Amar ne tire pas son origine de la Pointe Pescade (actuellement Rais Hamidou), une localité côtière située à la périphérie d'Alger, mais de la Pointe des Blagueurs, une esplanade située à l'extrémité sud de Miliana.