La conférence internationale sur la consolidation de la paix au Mali et la relance de son économie, qui se tiendra jeudi à Paris, aura pour objectif principal la définition des actions immédiates du gouvernement malien pour la mise en oeuvre de l'Accord, sa stratégie spécifique de développement pour les régions du Nord, les réformes en cours et envisagées et le Fonds de développement durable. La conférence, rappelle-t-on, s'inscrit dans la continuité du processus de Bruxelles, initié en 2013 par la conférence "Ensemble pour le renouveau du Mali" qui avait permis de mettre en oeuvre un plan pour la relance durable du Mali et scellé un engagement à long terme entre les autorités maliennes et la communauté internationale. Intitulée "Bâtir un Mali émergent", elle intervient également suite à l'Accord pour la paix et la réconciliation, signé en mai-juin 2015, avec les efforts de médiation de l'Algérie. Le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, qui représente l'Algérie à cette conférence au titre de la présidence algérienne du Comité de suivi de l'Accord de paix et de réconciliation au Mali issu du "Processus d'Alger", coprésidera une partie des travaux et aura à énoncer les conclusions de la conférence. Elle est organisée conjointement par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et le gouvernement du Mali, les autorités maliennes, les partenaires internationaux, la société civile et le secteur privé. A l'ouverture des travaux, les présidents français et malien, François Hollande et Ibrahim Boubacar Keïta, ainsi que le SG de l'OCDE, Angel Gurria, prononceront une allocution, afin de permettre, par la suite aux participants de débattre des moyens de "faire avancer le processus de paix et de réconciliation au Mali, ainsi que d'assurer le relèvement économique du pays et le progrès de son développement, parmi lesquels la mobilisation de l'aide au développement, de l'investissement privé et des ressources intérieures". Ayant pour thème "Les régions du Nord au coeur de la consolidation de la paix et de la relance économique", la rencontre, qui verra la participation de plusieurs ministres et personnalités représentant de nombreux pays et organisations régionales, devra réaffirmer l'engagement des partenaires internationaux, tant publics que privés, tant bilatéraux que régionaux et multilatéraux, autour des priorités stratégiques du Mali, notamment les engagements immédiats du gouvernement pour une mise en oeuvre concrète et rapide de l'Accord. Les participants examineront les modalités de renforcement du dialogue sur les politiques publiques nécessaires à plus d'inclusion, d'emplois et de stabilité, en particulier en matière de décentralisation, de croissance équilibrée et inclusive et de coopération au développement. A titre de rappel, le processus de médiation engagé en 2014 par l'Algérie, chef de file de la médiation internationale, avec le soutien des Nations unies, l'Union africaine, la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest, l'Organisation de la coopération islamique, l'Union européenne, la Mauritanie, le Niger, et le Tchad, a abouti en mai et juin 2015 à la signature d'un "Accord pour la paix et la réconciliation du Mali" entre le gouvernement, la Plateforme et la Coordination des Mouvements de l'Azawad. L'accord aborde les différentes dimensions pour parvenir à une solution définitive de la crise, y compris les réformes politiques et institutionnelles, de défense et de sécurité, ceci afin de "parer à la crise humanitaire et de promouvoir le développement socio-économique et culturel, la justice, et la réconciliation".