Plusieurs pays et organisations internationales ont salué la signature, samedi à Bamako, par la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) de l'accord pour la paix et la réconciliation au Mali et félicité la médiation algérienne pour réussir le processus entre les parties maliennes. Par la voix de sa présidente Nkosazana Dlamini-Zuma, la Commission de l'Union africaine (UA) s'est félicitée de la signature par la CMA de cet accord issu du processus d'Alger, estimant que cette signature "ouvre ainsi la voie à la mise en oeuvre consensuelle des dispositions qui y sont contenues". Pour Mme Zuma, l'Accord constitue un "compromis équilibré prenant en compte les préoccupations légitimes de toutes les parties, dans le respect de l'unité et de l'intégrité territoriale du Mali, ainsi que du caractère laïc et de la forme républicaine de l'Etat". Elle a "remémoré avec gratitude le rôle de l'Algérie", chef de file de la médiation internationale, pour les efforts qu'elle ne cesse de déployer pour la paix et la stabilité au Mali et dans la région du Sahel, ainsi que pour les sacrifices consentis dans ce cadre. La présidente de la Commission de l'UA a exprimé à nouveau l'"engagement de l'organisation panafricaine à "suivre et à accompagner" le processus de mise en œuvre de l'Accord. Pour sa part, le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, s'est aussi félicité de la signature de l'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali par la CMA, et a salué les parties maliennes et l'équipe de médiation internationale dirigée par l'Algérie pour leurs efforts qui ont mené au parachèvement du processus de signature. M. Ban a considéré que la signature par toutes les parties ouvrait désormais la voie à la mise en œuvre intégrale de l'Accord de paix selon le calendrier établi et réitéré la disponibilité des Nations unies pour soutenir les parties dans la mise en œuvre de l'Accord, en étroite collaboration avec le gouvernement et les membres de l'équipe de médiation internationale. Dans sa réaction à la signature de l'accord de paix par la CMA, l'Union européenne (UE) a salué "une nouvelle étape importante du long processus visant à rétablir la confiance mutuelle". Par le biais de la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini et du Commissaire de l'UE pour la Coopération internationale et le Développement, Neven Mimica, l'UE a estimé dans une déclaration, que cet Accord "va contribuer à la restauration de la stabilité et de la sécurité, à l'amélioration des conditions de vie pour la population et ouvrira la voie à la réconciliation nationale". L'UE "a travaillé aux côtés de l'Algérie, qui a conduit la médiation, (l'Union africaine, la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), les Nations unies, l'Organisation de la Conférence islamique (OCI), le Burkina Faso, la Mauritanie, le Niger, le Nigeria et le Tchad afin de parvenir à la conclusion de cet Accord de paix", ont précisé les deux responsables européens.. Elle s'est dit prête à participer activement, en particulier dans le domaine du développement, ainsi que celui de la réforme du secteur de sécurité en mettant à contribution les missions PSDC déjà opérationnelles au Mali. En France, le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius a salué "l'engagement de toutes les parties maliennes en faveur de la réconciliation et de la reconstruction du pays". Il a aussi "félicité à nouveau la médiation algérienne" et affiché la disposition de son pays à "continuer à œuvrer avec la communauté internationale pour accompagner la mise en œuvre de cet important accord". Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a lui aussi salué le rôle de la médiation algérienne dans le processus de paix malien: "Il y a eu un long travail de fait sous la médiation algérienne qu'il faut saluer ici", a-t-il dit évoquant un accord "historique". L'Accord a été signé par le représentant de la CMA, Sidi Ibrahim Ould Sidatti, en présence du ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, représentant de l'Algérie à la cérémonie de signature en tant que chef de file de la médiation internationale dans les négociations inter-maliennes. Le président malien, Ibrahim Boubacar Keita, des membres du gouvernement malien, les membres de la médiation internationale, ainsi que les différentes parties maliennes signataires de l'accord ont pris part à la cérémonie. L'Accord de paix et de réconciliation au Mali a été signé le 15 mai dernier par le gouvernement malien, les groupes armés dits de la Plateforme et par l'équipe de la médiation internationale conduite par l'Algérie. Un relevé de conclusions des négociations autour de l'application de l'Accord de paix et de réconciliation au Mali et un document contenant des arrangements sécuritaires au Nord du pays ont été signés le 5 juin à Alger par les parties prenantes au dialogue malien. Pour une mise en œuvre effective de cet accord, il a été convenu de constituer un Comité international de suivi de l'Accord de paix et de réconciliation au Mali. Ce comité a été installé à Bamako et sera présidé par l'Algérie.