L'émissaire des Nations unies pour la Libye, Bernardino Leon, a déclaré que le processus de négociations en Libye est encore "vivant" et allait "se poursuivre" incessamment malgré le rejet du projet d'accord politique de l'ONU par les deux parlements rivaux et le Congrès général national (Cgn-Parlement sortant). "Le processus (de négociations) va se poursuivre les prochains jours. La solution politique est l'unique alternative", a affirmé l'émissaire des Nations-Unies pour la Libye, Bernardino Leon lors d'une conférence de presse mercredi au siège de la mission de l'ONU à Tunis. "Le dialogue continue. Très bientôt nous espérons que le gouvernement proposé sera à Tripoli (...). Le processus est vivant et il y aura une solution politique pour la Libye", a-t-il ajouté. Bernardino Leon, qui menait des négociations depuis plusieurs mois avec des représentants de ces deux autorités et d'autres parties libyennes, était parvenu à leur arracher début octobre un accord sur un gouvernement d'union nationale pour sortir le pays du chaos. Cet accord, qui désigne un Premier ministre (Fayez el-Sarraj) et 17 ministres, devait toutefois être entériné par les deux Parlements pour pouvoir entrer en vigueur. Les autorités non reconnues par la communauté internationale, (le Parlement basé à Tripoli) avaient rejeté cette proposition quelques jours plus tard. Leurs rivaux du Parlement libyen reconnu par la communauté internationale à Tobrouk (Est) l'ont rejeté également dans la confusion la plus totale à l'issue d'une plénière, la dernière version du projet d'accord politique et la composition du gouvernement d'union nationale proposés par les Nations unies. Le Congrès général national (Cgn-Parlement sortant) aussi à Tripoli a réservé le même sort au gouvernement, exigeant que ses requêtes relatives au projet d'accord soient prises en compte. Confiant quant à l'aboutissement du plan onusien, le représentant libyen auprès des Nations-Unies, Ibrahim al-Dabach, a estimé que le rejet par le CNG de l'offre de Leon ne constitue pas une "position officielle en soi". Le rejet était pour lui, le résultat du climat de "tension qui régnait lors de la réunion de la CNG", ajoutant que la "majorité des membres était pour le plan, la raison pour laquelle il n'y pas eu de vote". M. al-Dabach a, dans la foulée, appelé à tenir l'armée à l'écart du jeu politique. Un referendum pour décider du sort des deux parlements Le Conseil des notables et sages libyens a appelé à l'organisation d'un referendum pour décider du maintien ou du départ des deux institutions parlementaires à Tripoli et Tobrouk pour pouvoir former une nouvelle structure politique en Libye. Le Conseil tient pour responsables les deux parties rivales des "conséquences que pourrait entraîner le fait de faire passer les libyens à coté de leur chance de surmonter leurs différends", appelant les deux institutions à se mettre en urgence à la table du dialogue inclusif en vue d'une sortie de crise. Les notables ont appelé, par ailleurs, le Conseil de sécurité de l'ONU et les pays suivant de près la question libyenne à "respecter le choix des Libyens, éviter de favoriser une partie au détriment d'une autre, bannir la mise sous curatelle du peuple libyen et toutes sortes de menaces de sanctions ou autres formes de chantages ayant trait notamment à une intervention militaire". Pressions internationales sur Tripoli et Tobrouk Samedi dernier, le Conseil de sécurité de l'ONU a exhorté toutes les parties libyennes à approuver et à signer le projet d'accord politique faute de quoi seront prises contre ceux qui entravent le processus de transition politique en Libye. Plusieurs pays arabes et occidentaux dont l'Algérie, l'Allemagne, l'Espagne, les Etats-Unis, la Tunisie, la Turquie ont appelé également les Libyens à "adopter immédiatement l'accord politique" qui prévoit la mise en place d'un gouvernement d'union pour sortir le pays du chaos, proposé par l'ONU le 8 octobre. La Haute représentante pour la politique étrangère de l'Union européenne (UE), Federica Mogherini, a présenté dans un rapport distribué aux 28 Etats membres de l'UE, un plan de stabilisation de la Libye s'étalant sur 40 jours, mais sauf dans le cas de l'adoption d'un gouvernement d'union nationale en Libye. Par Rebiha AKRICHE