Les protagonistes de la crise libyenne sont toujours divisés sur le plan des Nations unies pour un règlement politique du conflit, le gouvernement reconnu par la communauté internationale l'ayant déjà accepté et le gouvernement parallèle le voyant non satisfaisant dans l'état actuel. En proie au chaos depuis la chute de l'ancien régime de Maammar Al Gueddafi en 2011, la Libye compte deux Parlements, et deux gouvernements parallèles qui se disputent le pouvoir, l'un à Tripoli, et l'autre à Tobrouk (est) reconnu par la communauté internationale. Le Congrès général national (CGN, Parlement non reconnu par la communauté internationale) poursuit ses consultations avant de donner son avis. Son porte-parole, Omar Hamdane, a exigé mercredi que "les propositions et revendication du CGN soient prises en considération". Le Conseil de sécurité de l'ONU a exhorté les factions libyennes à trouver un accord politique. La dernière mouture du projet onusien prévoit notamment la formation pour un an d'un gouvernement d'union nationale. Dans une déclaration adoptée par consensus, les 15 pays membres "exhortent les participants (aux négociations) à s'accorder sur un gouvernement de transition et à signer le projet" d'accord proposé par l'ONU "dans les prochains jours". Un gouvernement d'union "est dans l'intérêt du peuple libyen et de son avenir, afin de mettre fin aux crises politique et sécuritaire et de faire face à la menace croissante du terrorisme", indique la déclaration. Les Etats-Unis et cinq pays européens (Royaume-Uni, France, Allemagne, Italie, Espagne) avaient récemment appelé dans une déclaration commune les deux Parlements rivaux à accepter le projet d'accord proposé par l'ONU.
Le CGN rejette à nouveau le plan onusien Depuis septembre 2014, la Mission d'appui des Nations unies en Libye (MANUL) tente tant bien que mal de trouver une solution au conflit. Mais les combats incessants entre factions régionales et un manque évident de parvenir à un accord politique rendent ses efforts vains. Mercredi soir, seize soldats libyens ont été tués et 50 autres blessés dans de violents affrontements avec un groupe de miliciens armés à Benghazi, dans l'est de la Libye. Le Congrès général national (CGN) a rejeté mardi le nouveau projet d'accord des Nations Unies en vue de former un gouvernement d'union nationale. Le texte proposé par Bernardino Leon, représentant spécial du secrétaire général de l'ONU en Libye, "n'est pas satisfaisant en l'état", a indiqué son porte-parole, Omar Hamdan. Le CGN a appelé la mission de l'ONU à rouvrir le débat sur ce projet, soulignant que "son équipe est prête à se rendre immédiatement à la table du dialogue une fois une date décidée afin de discuter des modifications que le CGN souhaite introduire dans le texte". Parmi ces changements, le CGN souhaite voir figurer le "respect de la magistrature", dans une possible référence à la Cour suprême qui avait décidé en novembre dernier d'invalider le Parlement basé dans l'est du pays. La délégation de Tripoli (CGN) a été absente des négociations la semaine dernière, considérant que les modifications qu'elle avait demandées n'étaient pas présentes dans la quatrième mouture du texte. Elle est proche de "Fajr Libya", une coalition de milices islamistes qui contrôle la capitale Tripoli depuis près d'un an. Fajr Libya avait estimé que le texte proposé par l'ONU trahissait "le sang des martyrs" versé pour "la libération de la Libye et la préservation de sa souveraineté". Une centaine de ses sympathisants avaient ainsi manifesté mardi devant le siège du CGN contre la proposition d'accord de l'ONU. De son côté, le Parlement de Tobrouk, présent à la table des négociations, avait dit mercredi qu'il était "prêt en principe à signer la proposition d'accord".
L'Onu salue le rôle "pionnier" de l'Algérie La diplomatie algérienne a apporté de précieux concours à l'action du Représentant spécial des Nations unies Bernardino Léon, et les trois séries de réunions de dialogue inter-libyen tenues à Alger entre les Chefs de partis politiques libyens ont été significatives en termes de promotion de la compréhension et de la confiance entre parties prenantes libyennes. Le sous-secrétaire général et chef de département des affaires politiques des Nations unies, Jeffrey Feltman a souligné mercredi à Alger "le rôle pionnier que joue l'Algérie" pour la résolution de la crise libyenne, affirmant que les rounds des négociations qui ont eu lieu en Algérie constituent "une importante phase" du processus de négociations. Au terme de ses entretiens avec le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, il a exprimé sa satisfaction au soutien important accordé par la Libye à l'ensemble des représentants onusiens notamment à son représentant spécial pour la Libye, Bernardino Leon.