Le collectif des partenaires techniques et financiers du Mali, pays et institutions, ont réaffirmé leur soutien "continu" aux processus de paix et sa consolidation, la sécurité et la stabilité, et à la relance de l'économie de ce pays, en proie à de crises successives depuis 2012. Au cours des travaux de la séance matinale, dont la co-présidence est assurée par le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, les partenaires du Mali se sont dits engagés "plus que jamais" dans la consolidation de la paix et la sécurité et ont réitéré leurs engagements en apportant leur soutien financier et technique. Certains ont même relevé que depuis la reprise de la coopération technique et financière avec le Mali en début de 2013, la communauté internationale a consenti un effort financier "majeur" en faveur de ce pays. En deux, disent-ils, les partenaires techniques et financiers présents au Mali ont décaissé près de 3 milliards d'euros d'aide au profit de ce pays. A cet effet, ils souhaitent placer cet engagement "renouvelé" sous le signe de la refondation de l'Etat, de la bonne gouvernance, de la transparence et de la redevabilité mutuelle. "L'Accord d'Alger, tout l'Accord d'Alger, rien que l'Accord d'Alger", a déclaré le représentant de la France au cours des travaux qui se sont déroulés à huit clos. Les pays comme les Etats-Unis, le Canada, le Royaume-Uni, l'Allemagne, la France, les Pays-Bas, le Luxembourg, les institutions internationales et régionales, ainsi que les banques de développement et bailleurs de fonds, se sont tous accordés à tenir leurs engagements respectifs vis-à-vis du Mali, pays ayant besoin d'une refondation économique, avec des projets soutenus dans le domaine des infrastructures de base, de l'éducation, de la santé et de l'emploi. Pour soutenir cette vision de développement, le représentant du Luxembourg a affirmé qu'il n'y pas de sécurité sans développement et pas de développement sans sécurité. La représentante du Royaume-Uni a abondé dans le même sens en précisant que son pays considère que la sécurité constitue le socle de tout autre action de développement. C'est dans ce cadre qu'elle a appelé à donner beaucoup d'attention à la consolidation de la paix. La séance de l'après-midi sera consacrée à d'autres interventions et la conférence prendra fin avec l'annonce par M. Lamamra des conclusions de cette rencontre considérée comme "capitale" pour le Mali et les Maliens. A l'Ouverture de la conférence, rappelle-t-on, les présidents français et malien, François Hollande et Ibrahim Boubacar Keïta, avaient rendu un vibrant hommage à l'Algérie et à son président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour les efforts consentis dans la résolution de la crise malienne. "C'est grâce à l'Algérie, et je salue à l'occasion le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, ici présent, le président Bouteflika et l'Algérie, qui a été un partenaire essentiel pour atteindre ce résultat", a déclaré François Hollande. Pour sa part, le président malien avait tenu à rendre un "vibrant" hommage, exprimant sa gratitude au "frère et bien aimé" Abdelaziz Bouteflika qui a "tout de suite" répondu à la requête du gouvernement malien pour que l'Algérie joue un rôle de médiation dans le processus de paix. "Nous avons sollicité l'Algérie, le président Bouteflika a toute de suite répondu favorablement et depuis nous n'avons trouvé qu'une brillante et vive hospitalité", a déclaré Ibrahim Boubacar Keïta. "Nous n'avons jamais senti que nous étions pesants durant toute la période des négociations pour la paix. Je dis bravo à l'Algérie", a-t-il dit. Le processus de médiation engagé en 2014 par l'Algérie, chef de file de la médiation internationale, avec le soutien des Nations unies, l'Union africaine, la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest, l'Organisation de la coopération islamique, l'Union européenne, la Mauritanie, le Niger, et le Tchad, a abouti en mai et juin 2015 à la signature d'un "Accord pour la paix et la réconciliation du Mali" entre le gouvernement, la Plateforme et la Coordination des Mouvements de l'Azawad. La conférence, rappelle-t-on, s'inscrit dans la continuité du processus de Bruxelles, initié en 2013 par la conférence "Ensemble pour le renouveau du Mali" qui avait permis de mettre en oeuvre un plan pour la relance durable du Mali et scellé un engagement à long terme entre les autorités maliennes et la communauté internationale. Intitulée "Bâtir un Mali émergent", elle intervient également suite à l'Accord pour la paix et la réconciliation, signé en mai-juin 2015, avec les efforts de médiation de l'Algérie. Organisée conjointement par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et le gouvernement du Mali, les autorités maliennes, les partenaires internationaux, la société civile et le secteur privé, la conférence, qui a pour thème "Les régions du Nord au coeur de la consolidation de la paix et de la relance économique", devra réaffirmer l'engagement des partenaires internationaux, tant publics que privés, tant bilatéraux que régionaux et multilatéraux, autour des priorités stratégiques du Mali, notamment les engagements immédiats du gouvernement pour une mise en oeuvre concrète et rapide de l'Accord.