L'activité pharmaceutique est "mieux" prise en charge par la nouvelle loi sur la Santé en intégrant la "plupart" des attentes de la corporation, ont soutenu lundi à Alger des intervenants à la conférence internationale sur la pharmacie. Intervenant à l'ouverture des travaux de cette rencontre, le président du Conseil national de l'Ordre des pharmaciens, Lotfi Benbahmed, a affirmé que "toutes les recommandations" inhérentes au volet de l'exercice officinal ont été "prises en compte" par la nouvelle loi sanitaire. Il s'agit notamment de la "réaffirmation" du monopole et de l'exercice personnel du pharmacien d'officine, dans le sens ou ce dernier demeure "l'unique" propriétaire et gestionnaire de celle-ci et dont il a la "responsabilité", a-t-il expliqué. La nouvelle loi a également prévu un statut pour le pharmacien assistant et stipule le rôle joué par le pharmacien dans "l'éducation thérapeutique" du patient, dans la mesure où il assure des services liés à la santé, a ajouté l'intervenant. S'agissant du médicament (industrie et distribution), le président du Conseil national de l'ordre des pharmaciens s'est également félicité que le nouveau texte de loi ait pris en considération les attentes de la profession s'agissant de ces activités. "Le nouveau projet de loi a intégré toutes les propositions concernant l'élargissement de la définition du médicament avec la notion de bio-similaire, des médicaments à non prescription obligatoire, mais aussi et surtout la notion de responsabilité pharmaceutique avec l'édiction de bonnes pratiques professionnelles pour toutes les catégories d'exercice", a-t-il explicité. Le statut des établissements pharmaceutiques est, par ailleurs, "mieux précisé" et leurs responsabilités "plus cernées" s'agissant notamment de la responsabilité des médicaments commercialisés, a poursuivi M. Benbahmed, saluant également la mise en place d'une Agence du médicament ainsi que l'adoption de nouvelles dispositions d'enregistrement "liant la fixation des prix au remboursement". Néanmoins, il a suggéré l'intégration de certaines résolutions "unanimement" adoptées en juin 2014 lors des assises nationales sur la santé consacrées au nouveau projet de loi. Allant dans ce sens, le directeur de la Pharmacie au ministère de la Santé, Hammou Hafedh, a relevé que l'activité pharmaceutique occupe une "meilleure" place la qualifiant de "stratégique" dans la nouvelle loi sanitaire. De même qu'y est plus affirmée la notion de "bonnes pratiques" s'agissant de la pharmacie hospitalière, alors que le nouveau texte de loi prévoit une "révision totale" de la politique de distribution du produit pharmaceutique, "de sorte à garantir une meilleure disponibilité de ce produit, a-t-il ajouté. Sont notamment présents dans cette rencontre, les Ordres nationaux des pharmaciens de France, de Mauritanie, du Liban, du Maroc et de Tunisie, afin de présenter les expériences respectives de leur pays s'agissant de l'organisation de l'activité pharmaceutique et de la réglementaire y afférente. La représentante de l'Ordre des pharmaciens de France et par ailleurs vice-présidente de la Fédération internationale des pharmaciens (FIP), Isabelle Adenot, a fait savoir, entre autres particularités de l'activité dans son pays, qu'un projet de loi en attente d'adoption "prévoit que le pharmacien adjoint puisse prendre part au capital de l'officine". Pour sa part, le président de l'Ordre tunisien, Abdallah Jalel, a affirmé que celui-ci s'est "beaucoup inspiré" de la nouvelle loi sanitaire algérienne en raison de "l'avancée" de ses dispositions en matière d'activité pharmaceutique.