Le projet de constitutionnalisation d'un mécanisme indépendant de contrôle et surveillance des élections, l'attribution d'un rôle actif (non encore explicité) à l'opposition dont la saisine du Conseil constitutionnel, constituent des garants majeurs pour la nécessaire légitimation des institutions et la réhabilitation d'un climat politique serein. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika entend ainsi, comme le souligne son message à l'occasion de la commémoration de 61e anniversaire de déclenchement de la Révolution du 1er Novembre 1954, "parachever"" les "réformes politiques et de gouvernance", avec pour finalité de parvenir à une pratique démocratique "apaisée dans tous les domaines" à travers des garanties constitutionnelles, de recours et pratiques nouvelles de nature à instaurer la confiance nécessaire dans le processus électoral. Les garanties nouvelles que le projet de révision propose visent aussi à "conforter le respect des droits et des libertés des citoyens ainsi que l'indépendance de la justice" et, en dernière instance, à "garantir une transparence" dans "tout ce qui est relatif aux grands enjeux économiques, juridiques et politiques de la vie nationale". C'est à ce prix que la constitution révisée assortie de pratiques et droits nouveaux pourrait contribuer à "l'affirmation d'une démocratie plus apaisée dans tous les domaines, ainsi qu'à davantage d'épanouissement des énergies des acteurs politiques économiques et sociaux du pays au service de notre peuple, le peuple qui est la source exclusive de la démocratie et de la légitimité et le seul arbitre souverain de l'alternance au pouvoir". Même s'il a placé ce projet de révision de la constitution dans le parachèvement de sa politique du "renouveau national" engagée depuis 16 ans, le Président n'a pas moins considéré que ce délai a permis de porter à maturité ce dessein. Il l'explique par l'observation historique que "les grands choix et les réalisations majeures" sont "l'aboutissement logique d'une force de résolution et de volonté, d'une communion sincère avec l'histoire, d'une foi inébranlable des nations en leurs capacités propres et dans leur capital de valeurs". Outre la dimension politique stricto sensu, le projet de réforme initié par le Président de la République tient également à graver dans le marbre les conditions nécessaires à la consolidation de l'unité nationale, bâtie autour de notre histoire, de notre identité et de nos valeurs spirituelles et civilisationnelles. De même que, de manière inédite, il confère à cette révision de la constitution, la faculté de "promouvoir la place et le rôle de la jeunesse face aux défis du millénaire". Le Chef de l'Etat conclut son message par un appel aux citoyens à "bien considérer les enjeux de l'étape, de garder leur sang-froid devant les défis qui sont, souvent, exagérés dans le but d'effrayer le peuple, de le faire douter de ses capacités et d'ébranler sa confiance en ses dirigeants et ses cadres". Pour dépasser cette "étape porteuse de crises", le Président Bouteflika en appelle également aux "vertus innées" du peuple algérien que sont "la patience et la détermination, l'amour de la patrie, la défense de ce qu'il a de sacré et ses richesses, la sauvegarde de sa liberté et de la souveraineté de sa décision, quels que soient la difficulté de la situation et le danger encouru".