L'opposition a toujours revendiqué un mécanisme indépendant de contrôle et surveillance des élections. C'est désormais chose faite Cette audace politique intervient après de profonds changements qui ont touché les services de renseignements. Ce travail d'orfèvre se poursuit sereinement pour jeter les jalons d'un Etat civil dans la nouvelle Constitution. Extraordinaire annonce du président de la République hier lors de son discours à l'occasion de la célébration du 61ème anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale. Le chef de l'Etat vient d'accéder à la principale revendication de l'opposition, à savoir la mise en place d'une instance indépendante pour la surveillance des élections. Enonçant les principaux contours de la future Constitution, Bouteflika a révélé, à la surprise générale, le projet de constitutionnalisation d'un mécanisme indépendant de contrôle et surveillance des élections. Ce mécanisme devrait marquer le processus électoral du sceau de la transparence, de l'équité et de la régularité en même temps qu'il mettrait un terme aux suspicions récurrentes de fraude qui accompagnent chaque consultation électorale. Mieux encore, la nouvelle Loi fondamentale projette d'attribuer un rôle actif à l'opposition dont la saisine du Conseil constitutionnel, constitue des garants majeurs pour la nécessaire légitimation des institutions et la réhabilitation d'un climat politique serein. Ni l'opposition ni les observateurs n'y croyaient à une pareille audace politique. Le président de la République entend ainsi, comme le souligne son message, «parachever» les «réformes politiques et de gouvernance», avec pour finalité de parvenir à une pratique démocratique «apaisée dans tous les domaines» à travers des garanties constitutionnelles, de recours et pratiques nouvelles de nature à instaurer la confiance nécessaire dans le processus électoral. Cette révision de la Constitution vient couronner une batterie de réformes entrées en vigueur depuis son discours d'avril 2011. C'est dans ce cadre qu'il y a eu la réforme du Code électoral, la promulgation de la loi sur les associations, les partis politiques, un nouveau Code communal et de wilaya, et la réforme de la loi sur l'information. Avec cette offre, le pouvoir et l'opposition vont-ils faire la paix après des années de guéguerre stérile? N'est-ce pas que ce sont les prémices d'un vrai Etat de droit qui s'installent? Cette audace politique intervient, il convient de le souligner, après de profonds changements ayant touché les services de renseignements. Un chantier jamais imaginé dans notre pays avec cette célérité et surtout sans la moindre escarmouche. Un véritable travail d'orfèvre qui semble se poursuivre et sereinement pour jeter les jalons d'un vrai Etat civil dans la nouvelle Constitution. L'ambition affirmée de «consolider les libertés» et de «raffermir la démocratie»; ce qui préfigure une vie politique plus ouverte protégée par des mécanismes constitutionnels inédits. La saisine du Conseil constitutionnel Il en est de même également à travers les garanties nouvelles que ce projet de révision propose pour conforter le respect des droits et libertés des citoyens ainsi que l'indépendance de la justice. La même approche guide aussi l'approfondissement de la séparation et de la complémentarité des pouvoirs, en même temps que l'opposition parlementaire sera dotée des moyens d'assumer un rôle plus actif, y compris par la saisine du Conseil constitutionnel. Les garanties nouvelles que le projet de révision propose aussi à «conforter le respect des droits et des libertés des citoyens ainsi que l'indépendance de la justice» et, en dernière instance, à «garantir une transparence» dans «tout ce qui est relatif aux grands enjeux économiques, juridiques et politiques de la vie nationale». L'appel au peuple Le chef de l'Etat conclut son message par un appel aux citoyens à «bien considérer les enjeux de l'étape, de garder leur sang-froid devant les défis qui sont, souvent, exagérés dans le but d'effrayer le peuple, de le faire douter de ses capacités et d'ébranler sa confiance en ses dirigeants et ses cadres». Pour dépasser cette «étape porteuse de crises», il a fait appel aux «vertus innées» du peuple algérien que sont «la patience et la détermination, l'amour de la patrie, la défense de ce qu'il a de sacré et ses richesses, la sauvegarde de sa liberté et de la souveraineté de sa décision, quels que soient la difficulté de la situation et le danger encouru». Un hommage appuyé à l'ANP Evoquant l'Algérie en armes, le président de la République a rendu également «hommage aux officiers, sous-officiers et hommes de rang de l'ANP et des différents corps de sécurité, qui veillent sur l'intégrité de la Patrie et sur la sécurité des citoyens». La majestueuse Révolution de Novembre a marqué l'histoire contemporaine. En effet, au-delà de nos frontières, la Révolution de Novembre est l'objet de respect sur tous les continents, en hommage à la vaillance du peuple algérien en lutte, en reconnaissance de la fierté qu'elle a procurée à la Nation arabe, et au regard de ce qu'elle a pesé dans l'accélération de l'indépendance d'autres pays africains. C'est dans la solitude que le peuple algérien a eu à lutter pour la survie de sa Patrie face à la folie du terrorisme, une lutte durant laquelle les valeureux moudjahidine ont donné l'exemple pour une mobilisation citoyenne salvatrice. «Nous avons les moyens de surmonter la crise» Nous sommes déterminés à poursuivre cet effort de développement national malgré la crise mondiale des hydrocarbures, qui nous coûte la moitié de nos recettes extérieures, une crise qui pourrait persister quelque temps, du fait de facteurs économiques et géopolitiques. De fait, l'Algérie dispose d'atouts pour surmonter cette étape difficile et pour poursuivre ses conquêtes économiques et sociales, qu'il s'agisse de la jeunesse formée et des infrastructures de base, ou qu'il s'agisse d'un réseau industriel respectable déjà, ou qu'il s'agisse encore de nos potentialités agricoles, minières et touristiques. Un clin d'oeil à l'Ugta Bouteflika n'a ps manqué de faire un clin d'oeil au travail de régulateur social accompli par la Centrale syndicale. «Nos atouts résident également dans la tradition du dialogue entre partenaires économiques et sociaux, qui permet de forger les consensus à même d'accompagner les réformes économiques nécessaires, et de pérenniser la justice sociale et la solidarité nationale», a-t-il souligné dans son message.