Les belligérants du conflit au Soudan du Sud se sont accordés mardi à Addis Abeba sur le volet sécuritaire de l'accord de paix signé en août pour mettre fin à la guerre civile qui ravage ce jeune pays depuis décembre 2013, a rapporté la presse locale mercredi. La démilitarisation de Juba, tenue par le gouvernement, est une des clauses les plus importantes de l'accord de paix. Elle doit permettre le retour de l'ancien vice-président devenu chef des rebelles, Riek Machar, dans la capitale sud-soudanaise, où il doit partager le pouvoir avec le président Salva Kiir dans un gouvernement de transition. Un accord de paix, prévoyant un cessez-le-feu et un mécanisme de partage du pouvoir, a été conclu par MM. Salva Kiir et Machar le 26 août. Mais régulièrement les deux camps s'accusent mutuellement de poursuivre les hostilités. Mardi, l'armée gouvernementale sud-soudanaise et la rébellion se sont finalement accordées sur la répartition des troupes autorisées à rester à Juba, une fois la capitale démilitarisée. Un total de 4.830 soldats seront autorisés à rester dans Juba. Près des deux-tiers, soit 3.420 hommes, seront issus des rangs gouvernementaux, les autres, soit 1.410 hommes, venant du côté des rebelles. Ces forces mèneront des missions conjointes de surveillance, ou seront réparties en unités dédiées à la police militaire et à la sûreté intérieure. Les deux camps ont également convenu d'établir des unités conjointes de police à Juba, pour un total de 3.000 hommes répartis à part égale entre eux. Des forces de police comprenant 800 hommes seront également mises en place à Bentiu, Malakal et Bor. Ces villes, capitales respectives des Etats d'Unité, du Haut-Nil et du Jonglei, sont en ruines après n'avoir cessé de tomber aux mains d'un camp puis de l'autre depuis le début de la guerre. Le chef de la médiation conduite par l'organisation est-africaine Igad, Seyoum Mesfin, a assisté à la signature de ce compromis portant sur les arrangements sécuritaires.