Les œuvres lauréates du Prix Assia Djebar du roman, décernées mercredi soir à Alger dans le cadre du 20e Salon international du livre d'Alger (SILA), puisent dans l'histoire et la culture algériennes. Le lauréat Abdelouahab Aissaoui, revient dans son roman en langue arabe ‘‘Sierra de muerte'‘, édité par la Direction de la Culture d'El Oued, sur une période cruciale de l'histoire de l'Algérie. Les faits relatés dans ce roman remontent au début années 1940, période à laquelle les républicains espagnols étaient jetés en prison par le gouvernement Vichy, en pleine Seconde Guerre mondiale. L'écrivain Rachid Boukheroub, primé pour son roman en Tamazight Tislit n oughanim (La poupée de roseaux) édité chez Al Amel, tente de restaurer les traditions et les pratiques sociales ancestrales des habitants de Kabylie dans un contexte socioculturel prônant la modernité. Amine Ait Hadi aborde dans son premier roman en langue française ‘‘L'Aube au-delà ( éd. Aden) l'un des plus sanglants massacres perpétrés par le terrorisme dans les années 1990 à travers l'histoire d'une femme, Meriem, témoin de cette période sanglante qui a endeuillé l'Algérie. Ecartelée entre la cruauté du père, et la résignation de la mère, Mériem tente de choisir un chemin de la vie. Il déjà publié deux recueils de poèmes, Aârs Moriendi (la consolation des berges) et Poèmes haram. Le prix Assia Djebar récompense les meilleures œuvres (roman, nouvelle ou récit) publiées en Algérie et par un éditeur de droit algérien, dans les trois langues. Institué par deux éditeurs publics: l'Entreprise nationale des arts graphiques (Enag) et l'Agence nationale d'édition et de publicité (Anep), il est doté d'un montant de 1 million de dinars pour chacune des trois catégories. Le Prix Assia Djebar a été créé en hommage à la célèbre romancière algérienne, auteure de nombreuses oeuvres et cinéaste, plusieurs fois primée à travers le monde. Assia Djebar, de son vrai nom Fatima Zahra Imalayène, avait fait son entrée à l'Académie française en 2005 occupant, jusqu'à sa disparition, en février dernier, le 5e fauteuil parmi les ''Immortels'' de la prestigieuse institution.