Le laboratoire «Langues, discours, civilisations et littératures» de l'université d'Oran, organise aujourd'hui et demain un colloque international sur la thématique : «Assia Djebbar : le parcours d'une femme de lettres, littérature, résistance et transmission», avec la participation de scientifiques, chercheurs universitaires, critiques littéraire et hommes de lettres venus de plusieurs pays, dont la France, le Maroc, la Tunisie, l'Egypte, le Sénégal, les Emirats arabes unis, la Suède, l'Italie, le Mexique et le Japon. Cette rencontre scientifique multidisciplinaire, en partenariat avec le Cercle des amis d'Assia Djebar, s'attèle à rendre hommage à l'œuvre et au parcours de la grande dame des lettres algériennes Assia Djebbar en mettant en exergue «une approche interdisciplinaire et polyphonique de son œuvre et sa contribution particulière au champ littéraire de l'Algérie et du Maghreb», soulignent les organisateurs. Ainsi, dans l'argumentaire du colloque, il est précisé que «Assia Djebar, l'écrivaine algérienne la plus connue, couronnée et reconnue universellement et la plus étudiée, a inscrit une pensée féminine et une écriture particulière, lieux de rencontre de cultures et de voix. D'autant que son affect a toujours été directement lié au monde arabe et à ses traditions arabo-berbères, comme elle aime le souligner. Encore, à travers ses œuvres, Assia Djebar parle de la langue orale et de la langue du corps et communique sa culturalité multiple. Ecrivant dans la langue de l'Autre, Assia Djebar a fondé avec d'autres auteurs la littérature algérienne d'expression française». Le colloque s'attellera à développer cela à travers six axes d'intervention en l'occurrence : architecture du texte djebarien, mémoire et quête identitaire, écriture et désir, voie littéraire et cinématographique, le Moi dans l'histoire et dans la langue et voix et discours féminin. Les organisateurs du colloque précisent que «toute l'œuvre d'Assia Djebar est un travail de la mémoire qui ramène à la vie et dans l'histoire les voix étouffées. Elle écrit contre la mort, contre l'oubli, dans l'espoir de laisser une trace. Son écriture est aussi une quête d'une identité féminine établissant un dialogue entre les générations de femmes et se remémorant le passé à l'ombre des aïeules». De son vrai nom Fatima Zohra Imalayène, Assia Djebar, aujourd'hui âgée de 78 ans, a écrit une pléiade de nouvelles, récits, essais et poèmes et de romans dont les plus marquants sont Les enfants du nouveau monde, Les alouettes naïves, Femmes d'Alger dans leur appartement, L'Amour, la fantasia, Ombre sultane, Loin de Médine et Nulle part dans la maison de mon père. Assia Djebar s'est également faite remarquer dans le 7e art avec la réalisation, en 1978, de La Nouba des femmes du Mont Chenoua et, en 1982, La Zerda ou les chants de l'oubli. Les organisateurs du colloque estiment à ce propos que : «Depuis son premier roman, la Soif, publié chez Julliard en 1957, l'Histoire est omniprésente : elle est l'expression de l'expérience de la femme dans la grande aventure nationale.» Ainsi son écriture est aussi une quête d'identité féminine établissant un dialogue entre les générations de femmes et se remémorant le passé à l'ombre des aïeules. C'est dans ce sillage que l'université d'Oran estime que c'est «à notre tour, nous entendons par ce colloque rendre hommage à cette "fleur immortelle"» qui «de loin est venue et doit aller loin... », dont l'œuvre originale et protéiforme est à considérer comme exemplaire du travail de création. S. B.