Le système national de sécurité sociale se caractérise depuis plusieurs années par un équilibre financier "fragile", a indiqué jeudi à Alger le ministre du Travail, de l'Emploi et de la sécurité sociale, Mohamed El Ghazi, appelant à la conjugaison des efforts pour préserver cet acquis des travailleurs. Ce système "qui demeure une fierté pour notre pays et un acquis pour les travailleurs, se caractérise depuis plusieurs années, par un équilibre fragile au plan financier mettant son existence en péril, si nous ne conjuguons pas nos efforts pour le préserver de toute atteinte", a-t-il affirmé lors d'une réunion de coordination de la centrale syndicale. Le ministre a rappelé, à ce titre, que "les pouvoirs publics ont pris des mesures historiques à travers la Loi de finances complémentaire pour 2015, visant à recouvrer les créances dues aux employeurs en matière d'affiliation à la sécurité sociale, en visant à amener les employeurs en difficulté à assainir leurs situations vis-à-vis des caisses de sécurité sociale (CNAS et CASNOS en particulier), en les exonérant du paiement des majorations et pénalités de retard". Pour le ministre, "la contribution de l'UGTA dans ce cadre est vivement souhaitée, en s'associant aux efforts des pouvoirs publics, à travers les organismes concernés sous tutelle de notre secteur, dans la sensibilisation des employeurs et des travailleurs quant à la nécessité d'honorer leurs obligations légales en la matière et contribuer ainsi à la préservation de notre système basé sur la solidarité intergénérationnelle". Le ministre a également cité la mesure "historique" portant sur la déclaration volontaire des personnes qui activent dans le secteur informel, qui fera bénéficier les concernés et leurs ayant droit d'une couverture sociale pour la maladie et la maternité, moyennant le versement d'une cotisation au taux de 12% du SNMG, avec possibilité de rachat de cotisation de retraite. S'agissant du rôle de la centrale syndicale dans le dialogue social, le ministre a relevé que "l'UGTA a été toujours, pour les pouvoirs publics un partenaire responsable qui s'inscrit toujours dans une dynamique participative visant la prise en charge des préoccupations socioprofessionnelles des travailleurs et de leurs attentes légitimes ainsi que la résolution des conflits, tout en veillant à préserver l'outil de production national et la paix sociale". Pour le ministre, "la consolidation de la pratique du dialogue social aujourd'hui, et tout particulièrement dans le contexte économique que vit notre pays, est une priorité plus que jamais permettant d'accompagner les réformes entreprises par les pouvoirs publics en concertation avec ses partenaires socioéconomiques". C'est à ce titre, souligne le même responsable, que le rôle que doit jouer l'UGTA "est d'une importance capitale afin de mobiliser les travailleurs autour des nouveaux défis économiques et sociaux et en particulier la relance de la production nationale, seule source de richesse et de création d'emploi". L'UGTA contribuera "certainement, estime le ministre, à favoriser comme elle l'a toujours fait, l'adhésion des travailleurs aux nouvelles exigences de production, de compétitivité et d'amélioration quantitative et qualitative de la production nationale, en assurant une saine cohérence entre les intérêts indissociables des travailleurs, de l'entreprise et de la communauté nationale, notamment à travers la recherche du développement de l'emploi et la modération dans la phase actuelle des revendications sociales et salariales". Pour lui, la contribution de la base syndicale de l'UGTA "est essentielle notamment en matière de prévention des tensions sociales et des conflits collectifs de travail qui génèrent des grèves importantes, dont l'impact négatif sur la bonne marche de l'outil de production et sur la rentabilité des entreprises ainsi que sur leurs capacités concurrentielles n'est plus à démontrer". El Ghazi a exhorté, en conclusion, les travailleurs "à privilégier les voix du dialogue et l'évitement de la confrontation sociale, notamment par l'épuisement de toutes les voies alternatives de règlement des conflits, tels que la médiation et l'arbitrage qui demeurent des voies non exploitées".