Des parlementaires européens ont interpellé dernièrement la vice-présidente de la Commission et Haute représentante de l'UE aux Affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini, sur les atteintes à la liberté d'expression et le non-respect des droits de l'Homme au Maroc. Dans une question écrite adressée à la chef de la diplomatie européenne, l'eurodéputé Fernando Maura Barandiar de l'Alliance des Démocrates et des Libéraux pour l'Europe (ALDE) a invité Mogherini, au nom du groupe, à rendre compte de ses entretiens avec les responsables marocains lors de sa visite officielle au royaum chérifien, notamment sur la question de l'absence de liberté d'expression rappelée au monde entier à l'occasion de la grève de la faim d'Ali Lmrabet, privé de document d'identité pour s'être exprimé, il y a 10 ans, sur le Sahara Occidental. "Est-ce que la Haute représentante de l'UE a examiné avec les dirigeants marocains la nécessité de mettre un terme aux atteintes à la liberté d'expression et avait-elle, surtout, soulevé le cas d'Ali Lmrabet?", s'est interrogé M. Maura. Ce député a rappelé à la chef de la diplomatie européenne l'obligation de souligner lors de ses entretiens avec les responsables marocains le droit à l'autodétermination du peuple du Sahara Occidental. "Dans ses entretiens avec les autorités marocaines, la Haute représentante de l'UE aux Affaires étrangères a-t-elle souligné la nécessité de résoudre le conflit du Sahara occidental, conformément au droit international, qui exige du Maroc le respect du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination?", s'est-il encore interrogé, dénonçant l'occupation marocaine du Sahara Occidental, qui peut constituer "une sérieuse menace pour la paix, déjà fragile, dans la région". S'exprimant au nom de la Commission, Federica Mogherini, a réaffirmé, dans sa réponse le soutien de l'UE pour les efforts du Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, pour trouver une solution politique "juste, durable et mutuellement acceptable" au conflit au Sahara occidental permettant l'organisation d'un référendum d'autodétermination. La chef de la diplomatie européenne a affirmé, par ailleurs, que "l'UE suit de près les cas spécifiques de violation des droits de l'Homme, particulièrement le cas d'Ali Lmrabet, par le biais de la délégation de l'UE à Rabat, qui est en contact étroit avec les organisations de la société civile, des défenseurs des droits de l'Homme, le Conseil national des droits de l'Homme (CNDH) et ses bureaux régionaux, et la délégation internationale des droits de l'Homme (DIDH)".