Les chefs d'Etat ou de gouvernement de l'UE et leurs homologues africains se rencontreront mercredi et jeudi à La Valette (Malte) pour examiner la question de la migration et tenter de trouver des solutions communes, dans un esprit de partenariat, à l'afflux important des migrants vers l'Europe, en développant les cadres de coopération déjà existants. Selon une note d'information publiée par la Commission européenne, le sommet s'appuie sur les processus de coopération existants, y compris les processus de Rabat et de Khartoum, et sur le dialogue UE-Afrique sur la migration et la mobilité. Depuis 2005, l'Approche globale de la question des migrations et de la mobilité (AGMM) constitue le cadre des relations de l'UE avec les pays tiers dans les domaines de la migration et de l'asile. Révisée en mai 2012, l'AGMM complète la politique étrangère et la politique de coopération au développement de l'UE. C'est sur elle que s'appuient plusieurs processus de coopération entre l'UE et les pays africains à différents niveaux: continental et régional (les processus de Rabat et de Khartoum), bilatéral (par l'intermédiaire des partenariats pour la mobilité et d'autres instruments). Les discussions porteront essentiellement sur l'intensification des travaux visant à promouvoir et organiser les voies de migration légales, le renforcement de la protection des migrants et des demandeurs d'asile, la lutte contre l'exploitation et la traite de migrants, l'amélioration de la coopération en matière de retour et de réadmission et enfin sur la nécessité de s'attaquer aux causes profondes des migrations. Les dirigeants africains ont réaffirmé, à plusieurs reprises, la nécessité de mettre l'accent sur les liens entre migration et développement et ils ont invité leurs partenaires européens à élaborer des mesures concrètes afin de relever les défis communs auxquels ils sont actuellement confrontés. Il s'agit pour les dirigeants africains d'aider les gens là où ils se trouvent, en soulageant leurs souffrances et en améliorant leurs conditions de vie, d'instaurer la paix et la stabilité et de favoriser le développement économique afin de réduire les facteurs qui incitent à se lancer dans des voyages périlleux sur terre et sur mer. En réponse aux doléances des dirigeants africains, l'UE a décidé de mettre en place un fonds d'affectation spéciale d'urgence pour la stabilité et la lutte contre les causes profondes de la migration irrégulière et du phénomène des personnes déplacées en Afrique. Ce fonds fiduciaire censé permettre de financer des projets destinés à créer des possibilités d'emploi et à soutenir les services de base pour les populations locales, peine à récolter les fonds nécessaires en raisons du manque d'engagement des Etats membres de l'UE. Concernant la mise en place et l'organisation de canaux de migration licite, des débats sont également en cours concernant un nouveau règlement relatif à l'entrée de ressortissants de pays tiers à des fins de recherche ou d'études. L'Union européenne s'est dite est par ailleurs prête à remplir ses obligations internationales concernant l'accueil des réfugiés et des demandeurs d'asile. Depuis 1999, les Etats membres de l'UE s'emploient à mettre en place un régime d'asile européen commun, qui permet de rendre des décisions plus équitables et plus rapides en matière d'asile. Des efforts sont actuellement déployés par les Etats membres pour la relocalisation de 160.000 personnes ayant besoin d'une protection internationale depuis l'Italie et la Grèce vers d'autres Etats membres. L'intensification de la lutte contre la traite des migrants est également inscrite dans les partenariats bilatéraux pour la mobilité, qui prévoient notamment le renforcement des capacités, des mesures opérationnelles conjointes et une amélioration de la surveillance et de la gestion des frontières ainsi que de la coopération transfrontière. Pour améliorer la coopération entre l'UE et l'Afrique en matière de retour et de réadmission, l'UE négocie et conclut des accords de réadmission qui fixent les règles du retour des personnes trouvées en situation irrégulière. Jusqu'ici, l'UE a conclu 17 accords de réadmission, tandis que plusieurs autres sont en cours de négociation. Les chefs d'Etat ou de gouvernement de l'UE se réuniront, jeudi juste après ce sommet, de manière informelle pour examiner l'évolution récente de la crise migratoire et faire le point sur la mise en œuvre des mesures décidées lors de leurs réunions de septembre et d'octobre.