Après avoir durci sa politique d'accueil des étrangers, l'Union européenne entame une nouvelle phase dans sa lutte contre l'immigration clandestine en associant cette fois-ci les pays d'origine de cette déferlante. ? signaler que l'Algérie ne sera pas représentée à ce rendez-vous. La capitale française accueillera aujourd'hui une deuxième conférence ministérielle euro-africaine sur la migration, ayant pour objectif d'associer les pays d'origine à la lutte contre l'immigration clandestine. Selon les estimations, près de 8 millions d'étrangers vivent “sans papiers” dans les pays de l'UE. Pour rappel, la première conférence s'était déroulée en juillet 2006 à Rabat au Maroc, dont le but était d'établir un “partenariat étroit” entre pays d'origine et pays de destination qui combine aide au développement et lutte contre l'immigration irrégulière par le renforcement des contrôles aux frontières et les accords de réadmission des clandestins. La réunion de la capitale marocaine avait eu lieu dans un contexte particulier marqué par la dramatique crise migratoire dans les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla dans le nord du Maroc, prises d'assaut à l'automne 2005 par des milliers de candidats africains à l'émigration. Des incidents frontaliers meurtriers s'en étaient suivis, précédant la dispersion dans le désert de milliers d'Africains puis leur expulsion. Cette étape parisienne, qui intervient un mois après l'adoption par l'UE le 16 octobre dernier d'un “pacte pour l'immigration et l'asile” appelé à réguler les flux migratoires en fonction des besoins de main d'œuvre des ?tats de l'UE, et devant déboucher sur la “carte bleue”, pour une immigration qualifiée et triée sur le volet, constitue la seconde étape de l'opération visant à éradiquer l'immigration clandestine. Ce pacte est décrié par les défenseurs des droits de l'homme pour ses aspects répressifs et son ambition de mettre en place une immigration “choisie” permettant d'attirer des étrangers les plus qualifiés, tout en repoussant les autres. Des voix se sont élevées en Afrique, pour le décrire comme un “mur” érigé par l'Europe face aux “désespérés” de l'Afrique durement frappée par la crise alimentaire mondiale. La réponse du ministre français de l'Immigration Brice Hortefeux aura été : “L'immigration illégale est un rêve fou, un eldorado qui n'existe plus.” Ceci étant, 80 délégations environ sont attendues, dont les 27 ?tats membres de l'UE et 27 pays africains : les 15 pays de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (Cedeao), les 6 pays de la Communauté économique et monétaire en Afrique centrale (Cemac), quatre pays de l'Union du Maghreb arabe (UMA- Libye, Maroc, Mauritanie et Tunisie), l'?gypte et la République démocratique du Congo. ? signaler que l'Algérie ne participera pas à ce rendez-vous, qui devrait approuver un programme de coopération pour les trois prochaines années (2009-2011) qui portera sur l'organisation de la migration légale, la lutte contre l'immigration irrégulière ainsi que le “renforcement des synergies entre migration et développement”. Cette conférence a été préparée par trois réunions d'experts : à Rabat en mars 2008, avec comme intitulé la “Migration légale”, à Ouagadougou en mai sous le titre de “Migration irrégulière” et enfin à Dakar en juillet dernier sous l'appellation de synergie “Migration-développement”. Merzak T.