Des professionnels de la culture et acteurs économiques réunis pour une rencontre sur l'investissement dans le secteur de la culture, organisée dimanche à Alger, ont exploré plusieurs pistes pour permettre aux investisseurs d'intervenir dans ce secteur. La rencontre a rassemblé les professionnels publics et privés de la culture, des représentants du Forum des chefs d'entreprises (Fce) et des départements du commerce, de l'industrie et des impôts. Parlant de l'éducation culturelle comme "vecteur d'émancipation" sociale, le dramaturge Omar Fetmouche a exhorté les opérateurs économiques privés ainsi que les pouvoirs publics à investir dans des "espaces culturels de proximité", essentiellement dans les ensembles résidentiels. Pour le directeur du Théâtre régional de Bejaia qui avait lui même initié un projet culturel de proximité à Boumerdes, il est "inconcevable" de construire des cités de plus 1000 habitants sans prévoir d'espaces dédiés la culture et aux loisirs. L'idée d'investir dans les espaces culturels a été également défendue par le plasticien Rachid Djemaï qui suggère aux opérateurs économiques de créer des musées privés et de soutenir le travail des galeries d'art afin d'assurer une meilleure visibilité aux plasticiens algériens et promouvoir à terme un marché de l'art en Algérie. . Dans le domaine du cinéma le distributeur de films Malik Ali Yahia a, pour sa part, exposé aux participants l'importance des salles multiplexes et les potentialités qu'offrent ces infrastructures. Le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, a réaffirmé la disposition de son département à soutenir les projets culturels, en rappelant que des pays dont l'Espagne, l'Italie, ou encore la Corée du Sud avaient manifesté l'intérêt d'investir dans des villes du cinéma à Alger, Sidi Bel Abbes, Tipaza, Timimoun et Djanet. Représentant la direction générale des impôts, M. Ben Ali a exposé, pour sa part, les avantages fiscaux accordés aux investisseurs, entrepreneurs et acteurs culturels dont des exonérations de taxes douanières et des exonérations d'impôts sur le bénéfice pour une durée allant de 3 à 10 ans. Organisée par le ministère de la Culture, cette rencontre, la première du genre, vise principalement à identifier les contraintes qui entravent l'investissement dans le secteur de la culture et les possibilités de son financement. Les acteurs culturels assurés du soutien du FCE ALGER - Un représentant du Forum des chefs d'entreprise (FCE), Mohamed Hakim Soufi, a affirmé dimanche à Alger que cette organisation du patronat s'engageait à "soutenir" les acteurs culturels pour que la culture puisse "avoir sa part dans la diversification de l'économie nationale". S'exprimant lors de la rencontre sur l'investissement culturel organisée dimanche au palais de la Culture, M. Soufi a assuré les acteurs culturels du "soutien" des quelque 700 importantes entreprises algériennes qui forment le FCE, un rassemblement qui se veut une force de proposition sur les objectifs de l'entreprise et de l'économie nationale en général. Considérant le produit culturel comme "un héritage d'une société dont il est la vitrine", cet entrepreneur a invité, à l'occasion, les entrepreneurs du secteur de la Culture à rejoindre le Forum pour pouvoir bénéficier, a-t-il dit, d'une "association d'image" avec les grandes entreprises algériennes. Dans le but d'investir et d'attirer des capitaux étrangers dans le secteur, le représentant du FCE a appelé ses pairs à identifier les possibilités qu'offre le secteur et les acteurs culturel actifs, à mettre en place les instruments juridiques permettant l'investissement privé et à créer des passerelles entre le monde de l'entreprise et celui de la culture. Le Forum des chefs d'entreprises propose par ailleurs que ses représentations à l'étranger soient exploitées en vue d'assurer une plus grande visibilité au produit culturel algérien et promouvoir les investissements étrangers dans ce secteur important, y compris pour l'image du pays. Appelant les entreprises à jouer leur "rôle de mécène", M. Soufi a en outre considéré que l'industrie culturelle restait un vaste domaine d'investissement, créateur d'emplois et de richesses, et dont le produit demeure exportable et économiquement "rentable".