Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
«Le Forum n'a jamais demandé la privatisation des entreprises publiques» Ali Haddad répond aux syndicats qui accusent le FCE de vouloir brader le secteur public
Le président du Forum des chefs d'entreprise, Ali Haddad, a réagi, hier, aux propos de certains partis politiques et syndicats de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), selon lesquels le Forum appelle à la privatisation des entreprises publiques. «Le Forum n'a jamais appelé à la privatisation des entreprises publiques. Bien au contraire, nous sommes contre les privatisations anarchiques et nous refusons de revenir à celles des années 2000-2004», a déclaré M. Haddad à la presse, en marge de la rencontre qui a réuni le ministre de la Jeunesse, Abdelkader Khomri, avec une délégation du FCE. «Notre position est claire. Nous appelons pour la consolidation de l'entreprise publique ou privée», a-t-il insisté. Sur un ton ferme, le patron du Forum s'est dit étonné au sujet des accusations colportées par «une certaine classe politique et syndicats», faisant du FCE une organisation qui veut «s'accaparer» des entreprises publiques. M. Haddad a tranché sur cette question en disant que «c'est totalement faux». Lors des différentes rencontres avec des ministres et hauts responsables des institutions de l'Etat, le FCE a milité pour l'encouragement des entreprises des deux secteurs pour relever ensemble le défi d'améliorer le produit national qualitativement et quantitativement et le placer sur le marché national et international. «Le Forum œuvre pour rehausser et consolider la place de l'entreprise publique ou privée ainsi que pour relever le défi du développement», a expliqué M. Haddad, prônant la complémentarité entre les entreprises des deux secteurs. «Ensemble, elles doivent améliorer leur savoir et leurs compétences», a-t-il insisté. Pour rappel, des syndicats d'entreprises publiques de la zone industrielle de Rouiba ont appelé à des manifestations pour dénoncer la privatisation des entreprises publiques. Le président du FCE a appelé, par ailleurs, à l'instauration des mécanismes permettant aux entreprises privées de prendre des participations dans des entreprises publiques. Il a renouvelé aussi son approbation pour la règle 51/49 régissant les investissements étrangers en Algérie, élargie récemment au secteur de commerce de gros. «Nous défendons la position de l'Algérie», a-t-il souligné. Accompagner les jeunes entrepreneurs La dépénalisation de l'acte de gestion a été évoquée également par le patron du FCE qui défendra les cadres gestionnaires et réclamera une liberté d'action pour pouvoir assurer pleinement leurs missions. A propos de la jeunesse, M. Haddad a appelé pour engager une réflexion à même d'améliorer son encadrement. La mise en œuvre d'un plan stratégique global de soutien pour les jeunes a été proposée par le FCE, qui a recommandé aussi de placer sous la tutelle du ministère de la Jeunesse l'ensemble des dispositifs d'aide à la jeunesse pour en assurer la cohérence et en obtenir plus d'efficacité. Disposé à apporter sa contribution à cette politique, le FCE s'est engagé à créer des incubateurs. Pour sa part, le ministre a indiqué que parmi les questions abordées lors de la rencontre avec la délégation du FCE figurent les rôles des secteurs publics et privés dans la relance économique, les préoccupations des jeunes, le chômage, l'entrepreneuriat. «Nous avons la même conviction à propos de la nécessité de créer un environnement de complémentarité entre les entreprises des deux secteurs, dans un cadre de concurrence saine», a déclaré M. Khomri. Selon un communiqué du FCE sanctionnant la rencontre, il a été décidé de mettre en place une commission mixte FCE- ministère de la Jeunesse. Il a été annoncé aussi un soutien du ministère à la campagne «Consommer national». Le FCE s'engage, de son côté, à soutenir les jeunes entrepreneurs dans le but de les aider à développer leurs capacités entrepreneuriales. A ce titre, «le FCE s'attachera à créer un incubateur économique pour réunir et faire réussir les jeunes potentialités algériennes, les encourager à créer leurs propres entreprises et les aider dans leurs projets, à travers l'esprit de créativité et d'innovation». Cet outil, explique le Forum, «permettra la mise en place et l'exploitation d'une synergie entre l'entreprise, l'université et l'incubateur économique qui sera aussi le moyen de rapprochement de la diaspora algérienne à travers le monde». Cet incubateur économique sera relié aux incubateurs internationaux, tels que ceux qui existent aux USA (Silicone Valley), au Japon et à Singapour notamment. Pour amorcer cette initiative, «je m'engage à prendre en charge avec l'aide de membres du FCE, dans le cadre du développement de l'entreprenariat local, la formation de 50 à 100 jeunes porteurs de projets. Ils seront aussi coachés par des chefs d'entreprise membres de notre association pour obtenir les avantages de l'Etat et les financements nécessaires», a promis Ali Haddad.