Un projet de jumelage institutionnel entre l'Algérie et l'Espagne a été lancé lundi à Alger afin de contribuer à améliorer la sécurité routière en renforçant les capacités du Centre national de la prévention et de la sécurité routière (CNPSR). Ce projet, financé par l'Union européenne (UE) dans le cadre du Programme d'appui à la mise en oeuvre de l'accord d'association entre l'Algérie et l'UE (P3A), vise principalement à faire face aux accidents de la route qui sévissent encore en Algérie avec plus de 4.000 morts par an, a indiqué le Secrétaire général au ministère des Transports Mohamed M'hareb lors de la cérémonie de lancement. Pour ce faire, ce programme de jumelage, d'une durée de deux ans, prévoit le renforcement des structures du CNPSR et de son rôle de coordination avec les intervenants concernés par cette problématique à savoir la Gendarmerie et la Sûreté nationales, la Protection civile, les services des Collectivités locales, de la Santé, des Travaux Publics et les représentants de la société civile. Dans ce cadre, plusieurs sessions de formations sont prévues en Algérie et en Espagne au profit des cadres et responsables algériens. Parmi les résultats attendus de cette collaboration, ajoute M. M'hareb, est de transformer le CNPSR en un organisme leader capable d'élaborer une stratégie et de doter l'Etat d'un plan national de sécurité routière en améliorant la collecte, la transmission et l'analyse des données relatives aux accidents. Les risques liés aux infrastructures, à la prise en charge des blessés seront également abordés dans ce programme, selon ses concepteurs qui soulignent la nécessité de se mettre aux standards internationaux en matière de signalisation et d'aménagement routiers. Outre le CNPSR, l'Etablissement national de contrôle technique automobile (Enacta) peut lui aussi bénéficier de l'assistance pour perfectionner les contrôles techniques des véhicules. Le Centre national des permis de conduire (Cenapec) devrait, quant à lui, bénéficier de l'aide européenne dans l'introduction des nouvelles technologies et concepts dans les épreuves pour l'obtention du permis de conduire. Pour l'ambassadeur et Chef de la délégation de l'UE en Algérie Marek Skolil, ce projet, qui revêt "une importance particulière" pour les administrations publiques et les citoyens algériens, va étudier les meilleures pratiques de l'UE susceptibles d'être adaptés au contexte algérien. M. Skolil voit dans ce jumelage un outil pour inverser la tendance haussière du nombre des accidents en Algérie et réduire les pertes humaines et économiques dues à ce phénomène à travers des actions spécifiques qui répondent à la problématique de la sécurité routière. Parallèlement à ce jumelage, trois autres projets de même type avec le ministère des Travaux Publics et la Protection civile sont en cours d'exécution pour accompagner l'Algérie dans sa lutte contre ce problème, a ajouté l'ambassadeur de l'UE en Algérie. De son côté, l'Ambassadeur d'Espagne en Algérie, Alejandro Polanco Mata, estime que le projet de jumelage permettra aux deux parties un échange d'expérience en matière de sécurité routière. "C'est une collaboration dans un secteur clé et ses résultats seront très importants pour la sécurité et la vie des citoyens", a dit M. Polanco Mata. Il a présenté, à cette occasion, l'expérience espagnole qui a réussi depuis dix ans à réduire de 10% par an le nombre des accidents de la route. Deux autres projets de jumelage entre l'Algérie et l'Espagne, en collaboration avec le programme P3A, devraient voir le jour le mois prochain pour améliorer la performance de l'inspection générale des finances et appuyer la stratégie d'innovation industrielle, a fait savoir, par ailleurs, l'Ambassadeur espagnol. Depuis son lancement, le P3A avait déjà permis la mise en oeuvre d'une trentaine de projets de jumelage ainsi que plusieurs opérations d'assistance technique et d'échange d'informations (TAIEX). Ces jumelages ont touché divers domaines dont l'agriculture, la justice, le transport, les finances publiques et le commerce. Dix autres projets similaires sont en phase de préparation dans des secteurs comme les douanes, la gestion des ressources humaines, les statistiques et l'insertion professionnelles.