Le docteur Ahmed Chafai, directeur du CRJJ, a tenu à saluer tous ceux qui ont contribué à l'aboutissement de ce « projet prometteur et ambitieux » ayant démarré le 3 juillet 2013. Ce jumelage vise le renforcement des structures et le fonctionnement de ce centre en vue d'une mise en œuvre optimale de ses missions d'expertise et de recherche. Il a bénéficié, dira Chafai, « du soutien et de l'encouragement du ministre de la Justice, garde des Sceaux qui suivait de près le processus ». L'objectif étant de faire du CRJJ, un laboratoire d'idées, ouvert à toutes les propositions afin qu'il puisse participer au développement, à la promotion et à la diffusion du droit algérien. Pendant deux années, les experts ont effectué 129 missions d'expertise. « Cette coopération a permis la visite de 27 centres et institutions de recherche, de formation et de juridictions en plus des colloques que le CRJJ a organisés sur différents thèmes, dont les modes alternatifs de règlement des conflits, la qualité de la justice, la responsabilité pénale de la personne morale, l'annotation des codes, la recherche pluridisciplinaire et la protection pénale du mineur », a rappelé Chafai. Ce dernier a souligné que grâce aux institutions ayant pris part à ce projet, « un réseau institutionnel de recherche juridique est en voie d'être constitué en Algérie ». Nourrir les réformes Ali Mokrani, directeur de la coopération avec l'UE et les institutions européennes au ministère des Affaires étrangères, a estimé que ce projet constitue « un axe de coopération dans le domaine de la gouvernance économique et politique développée avec l'UE comme en témoignent les programmes y afférents relatifs à la justice, aux médias et aux administrations publiques dans le cadre de l'accord d'association, du programme régional dit Spring et du programme conjoint UE-OCDE dit Sigma d'appui à la Fonction publique et à la Cour des comptes, ainsi qu'au titre de la coopération prochaine entre les organes nationaux de lutte contre la corruption et l'Office antifraude de l'UE ». Il a tenu à préciser que « les relations de l'Algérie avec l'UE revêtent une importance particulière en raison des liens d'ordre géographique, humain, culturel et économique adossés à la volonté commune de les voir davantage se développer dans le cadre d'une mise en œuvre équilibrée et mutuellement bénéfique de l'accord d'association ». Marek Skolil, ambassadeur et chef de délégation de l'UE en Algérie, a reconnu, quant à lui, que la qualité judiciaire en Algérie enregistre des « progrès importants ». Concernant le projet en question, il a souligné que « les retombées ont été jugées très positives par le partenaire algérien », avant de souhaiter que ce jumelage puisse nourrir la dynamique des réformes entreprises par le gouvernement algérien. Il a fait savoir, à ce propos, qu'en plus des 26 projets de jumelage déjà lancés, dix autres vont être engagés notamment avec les Douanes, la Protection civile. Aljandro Polanco Mata, ambassadeur d'Espagne, a assuré, de son côté, que son pays a toujours eu « comme volonté de répondre aux besoins du partenaire algérien ». « L'Espagne a ainsi fourni 46 experts de haut niveau provenant de différentes administrations dans le cadre de ce jumelage », a-t-il indiqué. L'Espagne « est disponible à collaborer dans toute réforme que l'Algérie envisage d'entreprendre », a-t-il ajouté. Le représentant de l'ambassade de France abondera dans le même sens. « La France est l'Algérie, unies par une culture judiciaire presque semblable, se sont engagées à travailler ensemble pour la promotion des réformes judiciaires », a-t-il affirmé. Selon lui, « la visite du président Hollande confirme la volonté de l'Etat français à pérenniser ce partenariat ».