Une rencontre entre le Secrétaire d'Etat américain John Kerry et le chef de la diplomatie russe Serguei Lavrov s'est tenue mardi à Moscou pour tenter de "trouver un terrain d'entente" sur la Syrie, en prélude d'une réunion internationale prévue vendredi à New York. Cette rencontre vise à rapprocher les positions des deux pays dans le cadre du règlement du conflit en Syrie, en amont de la réunion internationale avec le président russe Vladimir Poutine à New York. "Il est bénéfique pour le monde entier lorsque de puissantes nations avec une longue histoire commune ont la capacité de trouver un terrain d'entente. J'espère qu'aujourd'hui, nous serons capables de trouver un terrain d'entente", a déclaré M. Kerry. Washington compte sur le Kremlin pour amener le président Bachar al-Assad, à la table des négociations avec l'opposition syrienne afin de mettre un terme au conflit qui ravage la Syrie depuis 2011, qui a fait plus de 250.000 morts et des millions de déplacés. Saluant le rôle de Moscou dans les négociations, le secrétaire d'Etat américain a rappelé que les deux pays étaient "capables de travailler efficacement sur des problèmes spécifiques". Sergueï Lavrov a pour sa part dit espérer un dialogue "constructif". Washington et Moscou doivent décider formellement de l'organisation, très probable d'une nouvelle réunion internationale vendredi à New York entre pays soutenant l'opposition syrienne et ceux qui appuient le gouvernement syrien. La conférence de New York s'inscrit dans le processus dit de Vienne, par lequel 17 pays, y compris la Russie et l'Iran, sont tombés d'accord le 14 novembre dernier sur une feuille de route politique pour la Syrie. Kerry veut de "réels progrès" M. Kerry, arrivé dans la nuit dans la capitale russe, avait participé la veille à Paris à une réunion en présence d'une dizaine de pays occidentaux et arabes. Le secrétaire d'Etat s'est montré optimiste et a dit vouloir profiter de sa visite à Moscou pour réaliser de "réels progrès" sur le rapprochement des positions des Etats-Unis et de la Russie à propos de la crise syrienne. Le responsable de la diplomatie américaine s'était entretenu avec ses homologues qatari et jordanien. La Jordanie est chargée de dresser une liste des groupes "terroristes" qui devraient être exclus du processus de négociations, question éminemment sensible compte tenu des appréciations variées que portent les acteurs du dossier syrien sur la nature "terroriste". Les ministres ont également fait le point sur la réunion de Ryadh, tenue la semaine dernière, réunissant les principaux groupes de l'opposition armée et politique syrienne. Ils ont donné leur accord à des négociations avec le gouvernement syrien tout en exigeant le départ du chef de l'Etat. Accélérer les négociations mais des divergences subsistent Plusieurs divergences de vues sur la crise syrienne opposent actuellement les Etats-Unis et la Russie. Les deux pays n'arrivent pas à s'entendre ni sur le sort du président syrien ni même sur la question de savoir lesquelles des organisations opérant en Syrie doivent être considérées comme "terroristes". C'est d'ailleurs pour évoquer ces désaccords dans les relations russo-américaines que John Kerry s'est rendu en Russie, notamment dans le but de trouver un terrain d'entente en préparation à la rencontre de vendredi. "Même s'il y a des différends entre nous, nous avons été capables de travailler efficacement sur des problèmes spécifiques", a fait remarquer M. Kerry. "Nous voulons aller vite à la négociation et en fixer le cadre avec une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU", qui pourrait être présentée dans la foulée de la réunion de vendredi, a précisé pour sa part une source diplomatique française. Une délégation d'une quinzaine d'opposants pourrait être désignée d'ici au début de la semaine prochaine et mandatée pour négocier avec le gouvernement syrien. Les soutiens internationaux de l'opposition espèrent que les alliés du président al-Assad, feront pression pour qu'il accepte de s'engager dans ce processus.