Une réunion sur la Syrie aura lieu ce lundi à Paris pour préparer la suite du processus diplomatique amorcé ces dernières semaines à la lumière de l'accord trouvé à Riyad par des groupes de l'opposition et de la rébellion syriennes, a-t-on appris vendredi de source diplomatique. Les puissances mondiales et régionales du groupe de soutien international à la Syrie (ISSG), qui intègre la coalition des pays hostiles à Bachar al Assad mais aussi la Russie et, c'est une première, l'Iran se sont entendues sur une feuille de route prévoyant notamment de réunir des représentants du gouvernement et de l'opposition syriens pour des négociations officielles sous les auspices des Nations unies, avec le 1er janvier en date butoir. Après deux premières réunions organisées à Vienne les 30 octobre et 14 novembre, un nouveau rendez-vous est prévu pour le 18 décembre à New York. Réunis cette semaine à Ryad, plusieurs groupes de l'opposition et de la rébellion syriennes, dont le groupe islamiste armé Ahrar al Cham, sont convenus qu'une délégation commune rencontrerait dans les dix premiers jours de janvier des représentants du gouvernement syrien. "Avec nos partenaires, l'idée de Paris est de préparer la nouvelle échéance de Vienne (ndlr, la réunion du 18) en tenant compte des résultats de Ryad", a expliqué une source diplomatique française. Il a ajouté que de nouvelles tractations devraient se dérouler au cours du week-end dans la capitale saoudienne. "Il faut arriver à mettre autour de la table, dans la réunion préparatoire qui aura lieu à Paris le 14, puis celle du 18 à New York, une délégation syrienne qui tienne la route face au régime syrien", précise une autre source diplomatique française. ASSAD: PAS DE NEGOCIATIONS AVEC DES "GROUPES TERRORISTES" Le secrétaire d'Etat américain John Kerry, qui participera à la réunion ministérielle de Paris programmée lundi à 18h00 (17h00 GMT), a estimé vendredi qu'il restait encore des questions à régler au sujet de l'accord de Ryad mais s'est dit optimiste sur une issue favorable. "Il y a des questions et de toute évidence, à notre avis, encore des problèmes à résoudre. J'ai confiance que cela pourra être fait", a-t-il dit sans autres précisions à des journalistes en marge des négociations de la COP21 sur le climat à Paris. Kerry rencontrera également le 15 décembre à Moscou le président russe Vladimir Poutine et son homologue russe Sergueï Lavrov, a précisé le département d'Etat. De son côté, le Quai d'Orsay a salué les conclusions de la réunion de Ryad et "l'adoption d'une plate-forme commune réaffirmant l'attachement à une Syrie unie, libre, démocratique, respectueuse des droits de tous les citoyens, ainsi que par l'élection d'un comité chargé de nommer les négociateurs de l'opposition". "Il s'agit d'une étape majeure du processus initié le 14 novembre à Vienne en vue de trouver une issue politique au conflit syrien", a poursuivi un porte-parole du ministère des Affaires étrangères. A l'inverse, l'Iran, principal allié régional d'Assad, a critiqué la réunion de Ryad, affirmant que des groupes liés à l'organisation djihadiste Etat islamique (EI) y avaient participé. "Il ne sera pas toléré que ces groupes terroristes décident de l'avenir de la Syrie", a prévenu le vice-ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amirabdollahian cité jeudi par l'agence Fars. Dans une interview accordée à l'agence de presse espagnole EFE reprise vendredi par des médias d'Etat syriens, Assad affirme lui aussi que les Etats-Unis et l'Arabie saoudite veulent que des "groupes terroristes" participent à ces négociations. "Ils veulent que le gouvernement syrien négocie avec des terroristes, une chose que personne je pense n'accepterait dans aucun pays", poursuit le président syrien qui proclame son "refus absolu" de considérer comme "entité politique" des militants. Les représentants des groupes armés sont majoritaires au sein de la "plate-forme" censée désigner les négociateurs de l'opposition et superviser au nom de l'opposition syrienne d'éventuels pourparlers de paix avec le gouvernement de Damas.