De violents combats se poursuivaient jeudi au Yémen entre les forces pro-gouvernementales et les rebelles Houthis, faisant des dizaines de morts, malgré le cessez-le-feu signé à la mi-décembre. Depuis plusieurs semaines, les efforts de la coalition militaire arabe pilotée par l'Arabie saoudite, qui intervient depuis neuf mois au Yémen, ont permis aux forces pro-gouvernementales de se rapprocher de la capitale Sanaa. Une offensive des rebelles Houthis pour reprendre des positions qu'ils avaient perdues au nord-est de Sanaa a été mise en échec, il y a quelques jours, par les forces pro-gouvernementales. "Les Houthis ont lancé une offensive en direction de Jebel al-Salb, dans la région de Nahim", une zone montagneuse reconquise par les forces pro-gouvernementales, "mais ils ont été repoussés", a déclaré un chef de forces militaires yéménites. Poursuite des violences à Aden Des hommes armés ont tué jeudi le chef d'une milice pro-gouvernementale au Yémen et quatre personnes qui l'accompagnaient alors qu'ils circulaient dans la ville d'Aden. Les assaillants ont abattu Ahmed al Idrisi, l'un des principaux commandants de la Résistance populaire du Sud, sur une artère du quartier de Mansoura, et quatre hommes qui l'accompagnaient, selon des médias, citant des sources proches de la milice. Dans la même ville, les terroristes de l'organisation autoproclamée "Etat islamique" (Daech/EI) ont obligé trois facultés de l'université d'Aden à fermer leurs portes pour contraindre les étudiants à mettre fin à la mixité sur le campus. Il s'agit du deuxième incident de ce type à Aden, où les groupes terroristes ont profité ces derniers mois du chaos consécutif du conflit pour renforcer leur présence. Situation sanitaire détériorée à Taëz Le principal hôpital de Taëz au Yémen, l'hôpital Al Tawrah, a annoncé mercredi son incapacité à accueillir de nouveaux patients face au manque d'approvisionnement en produits médicaux et notamment en bouteilles d'oxygène, alors que la ville est en situation de siège depuis plusieurs mois et que les combats entre rebelles Houthis et les forces pro-gouvernementales font rage. "La situation sanitaire s'est considérablement détériorée à Taëz" en raison des combats entre forces pro-gouvernementales et rebelles, a indiqué l'Organisation mondiale de la santé (OMS), précisant que "la distribution d'une aide médicale additionnelle de 22 tonnes" dans trois districts de la ville de Taëz assiégée "est en attente en raison de problèmes d'accès" aux hôpitaux de ces districts. "Aucune aide n'est entrée dans la ville assiégée", a affirmé Mohamed al-Qabati, membre de la Commission du secours médical à Taëz. "L'aide a bénéficié aux régions situées en dehors de la ville de Taëz, aux zones rurales et aux districts contrôlés par ceux qui nous assiègent", a-t-il ajouté. "Il n'y a plus de médicaments et de bouteilles d'oxygène. Taëz vit une véritable catastrophe". Les rebelles, qui assiègent les quartiers de Taëz sous contrôle des forces progouvernementales, "ont resserré l'étau en empêchant les habitants d'entrer dans la ville avec des vivres" qu'ils parviennent à se procurer ailleurs, a-t-il dit. Pour contourner les obstacles, des habitants empruntent de dangereux sentiers dans les montagnes entourant Taëz pour tenter de faire entrer des produits de première nécessité dans la ville. Le Yémen est déchiré depuis des mois par une guerre entre des rebelles Houthis et le gouvernement soutenu par une coalition arabe dirigée par Ryadh. Cette coalition a reconquis Aden au cours de l'été mais peine à rétablir complètement son autorité. Depuis mars, ce conflit a fait quelque 6.000 morts, 28.000 blessés et 2,5 millions de déplacés.