La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, a évoqué, mardi à Londres, le travail de réflexion accompli par son département ministériel pour préparer l'école algérienne à affronter les défis inédits du troisième millénaire. "Le ministère de l'Education nationale a ressenti la nécessité d'entreprendre un processus d'ajustement et de réajustement de la réforme, afin d'adapter le secteur de l'Education aux mutations que connaissent l'Algérie et le monde dans son ensemble", a indiqué Mme Benghabrit lors d'une intervention au Forum mondial de l'Education, qui a regroupé près d'une centaine de ministres et de nombreux experts. Mme Benghabrit a traité du thème de la mobilisation de la ressource humaine afin de susciter son engagement pour la cause éducative en partant de l'objectif de "faire réussir" le plus grand nombre aux apprentissages et à l'acquisition des compétences. Elle a expliqué que cette démarche de réajustement de la réforme du système éducatif s'est appuyée sur les axes liés à la collecte et l'exploitation des données à travers les enquêtes, les rapports, les séminaires et l'expertise, la mobilisation de la ressource humaine par le dialogue et la concertation, et enfin, la projection et l'anticipation tout en priorisant et en hiérarchisant les actions. En ce sens, il a été procédé à une expertise du système d'éducation par rapport à deux cadres de référence, l'un à caractère politique et stratégique et l'autre à caractère pragmatique et factuel. A la suite à cette expertise, le ministère de l'Education nationale a défini deux pôles majeurs d'intervention : la refonte pédagogique pour améliorer les pratiques en classe et la bonne gouvernance avec une amélioration des modes de gestion à tous les niveaux. Mme Benghabrit a souligné que dans sa démarche de consolidation des acquis de la réforme de l'éducation, l'Algérie "s'est engagé à respecter le principe de la concertation et de la consultation et celui de l'obligation de résultat". Elle a rappelé, en outre, que le secteur de l'Education en Algérie a connu une première réforme en 1976, instituant l'école obligatoire, gratuite et polytechnique, avec pour objectifs, l'algérianisation, l'arabisation et l'option scientifique, avant qu'une seconde réforme ne s'impose en 2000 en raison des mutations qu'a connues l'Algérie dans tous les domaines et des nouveaux besoins de la société. La ministre a indiqué que la mise en œuvre du droit à l'éducation en Algérie est "remarquable" avec des taux de scolarisation "excellents" et une parité garçons-filles "atteinte à tous les niveaux", un constat fait en mai 2015 par le rapporteur spécial de l'ONU sur la question du droit à l'éducation, Kishore Singh. Mme Benghabrit a également souligné que l'école algérienne accueille 8,5 millions d'élèves, ce qui, avec l'enseignement supérieur (1,5 million d'étudiants) et la formation professionnelle (500.000), représente le quart de la population globale du pays. Au cours du débat qui a suivi l'intervention de la ministre de l'Education nationale, deux questions essentielles lui ont été posées, l'une concernant les moyens mobilisés en vue de l'amélioration de la mise en oeuvre de la réforme et l'autre portant sur la démarche algérienne visant la recherche de l'équilibre entre les exigences de la dimension nationale et la mondialisation.