De nombreuses actions d'information, de sensibilisation et de vulgarisation autour de l'importance des zones humides ont été lancées et se poursuivent à Jijel, à l'occasion de la célébration de la journée mondiale des zones humides (le 2 février de chaque année). Initiées par la conservation des forêts avec le concours d'autres institutions concernées par ce volet de l'environnement, ces manifestations qui ciblent essentiellement et prioritairement les jeunes écoliers de la région, misent surtout sur la sensibilisation pour faire prendre conscience aux enfants des dangers qui guettent ces écosystèmes, ont indiqué à l'APS les responsables des forêts. Des séances d'observation de sites, de la faune qui y habite, des opérations de nettoyage de la zone humide de Beni-Belaid, des concours de dessins et autres conférences-débats figurent au menu de la célébration de cette journée. La zone humide de Beni-Belaïd (32 km au sud-est de Jijel) qui a figuré en bonne place au programme de la célébration de cette journée internationale des zones humides, est une réserve naturelle classée Ramsar en 2003. Elle a bénéficié d'un programme de "mise à niveau" pour assurer la protection du site, sa sauvegarde ainsi que celle de la faune et de la flore qu'elle abrite, ont indiqué les responsables locaux des forêts. Les travaux engagés ont notamment porté sur la réalisation d'une clôture de 3.300 mètres linéaires afin de délimiter le périmètre du site, la mise en place de guérites de surveillance et d'observation pour lutter contre le braconnage et l'exploitation de la zone à des fins agricoles, le renforcement des capacités d'arrosage des riverains avec la création d'une dizaine de puits pour éviter d'utiliser les ressources hydriques de la zone et, enfin, le nettoyage et l'entretien des lieux, a affirmé un responsable de la conservation des forêts. Cette zone de 600 hectares avec un plan d'eau de 10 hectares, de par la richesse de son patrimoine faunistique et floristique, mérite, à bien des égards, une protection particulière, car elle présente un intérêt certain pour la biodiversité, a-t-on affirmé. Le cordon dunaire qui sépare le lac de la mer est recouvert d'une végétation inféodée à l'écosystème dunaire, d'une zone inondable qui s'assèche entièrement en été, d'un espace agricole occupant une faible superficie lors de l'assèchement de la zone d'inondation, d'un oued et de son embouchure et, enfin, d'une plage et d'une zone marine. La zone de Beni-Belaid, un site d'eau douce rare dans la région orientale du pays, renferme un nombre assez important d'espèces végétales rares et d'origines biogéographiques diverses, espèces méditerranéennes. Le lac éponyme abrite, par ailleurs, une grande diversité biologique, une flore et une faune originales. La loutre y a trouvé un excellent refuge. A propos de valeurs hydrologiques, ce lac, en période de faible pluviosité, assure l'alimentation des réserves en eaux souterraines, notamment celle de la nappe aquifère de Belghimouz, et maîtrise les crues en période de forte pluviosité, tout comme il sert de dispositif de rétention des eaux excédentaires de l'Oued Adjoul. Sur le plan floristique, Beni-Belaïd se distingue par des espèces rares. Sa faune est remarquable puisqu'on note la présence d'une avifaune riche et diversifiée comprenant de nombreuses espèces rares ou peu communes, selon des sources scientifiques. Ce lac possède également des espèces endémiques ou menacées de disparition. L'Etat, soucieux de l'importance capitale de ces grands espaces considérés comme de véritables ‘‘amortisseurs climatiques'', a promulgué, ces dernières années, plusieurs textes réglementaires (lois relatives à la chasse, protection de l'environnement, espèces animales non domestiques protégées, classement des parcs nationaux et des réserves naturelles) pour la protection et la sauvegarde de ces milieux ayant un impact direct sur la vie de l'homme. Education, sensibilisation et, surtout, prise de conscience à propos de l'environnement restent un leitmotiv pour prémunir ces espaces des menaces et des risques découlant, bien souvent, de l'incurie des hommes, insistent encore les gestionnaires des forêts.