Préservation n Un important programme vise une meilleure gestion de cette réserve naturelle classée site Ramsar, et ce, au titre de la protection de l'environnement. Ce programme comporte «la mise à niveau dudit site pour assurer sa protection, sa sauvegarde ainsi que celle de la faune et de la flore qu'elle abrite», a précisé Louardi Maâssem, conservateur des forêts. Les travaux en cours portent sur la réalisation d'une clôture afin de délimiter le périmètre du site, de quatre guérites de surveillance et d'observation pour lutter contre le braconnage et l'exploitation de la zone à des fins agricoles, le renforcement des capacités d'arrosage des riverains avec la création d'une dizaine de puits pour éviter d'utiliser les ressources hydriques de la zone et enfin le nettoyage et l'entretien des lieux. Un comptage effectué le 25 janvier dernier avait permis de révéler une nette diminution de 3 000 oiseaux par rapport à 2009. Au total, ce sont quelque 7 000 individus, dont 32 espèces migratrices, qui sont dénombrées dans ce site. «Plusieurs critères avaient présidé au classement de la zone de Beni-Belaïd sur la liste Ramsar à laquelle l'Algérie a adhéré en 1982», rappelle-t-on. Il s'agit de sa position géographique, en bordure de la mer Méditerranée et de ses richesses faunistique et floristique, aussi bien rares que d'origines biogéographiques diverses. Le site est constitué d'un plan d'eau libre d'une superficie de 10 hectares, entouré d'une végétation lacustre composée de tamarix, d'aulnes glutineux, de phragmites et de typhas, d'une peupleraie (Populus alba) âgée, au sein de laquelle coulent de nombreux ruisseaux avec un sous-bois, d'un cordon dunaire séparant le lac de la mer, recouvert d'une végétation inféodée à l'écosystème dunaire, d'une zone inondable qui s'assèche entièrement en été et, enfin, d'un espace agricole qui occupe une faible superficie entre le lac et la zone d'inondation. La zone humide de Béni-Bélaïd abrite un nombre important d'espèces végétales rares et d'origines biogéographiques diverses, 32 espèces méditerranéennes, 15 espèces paléo-tempérées, 15 espèces cosmopolites et 9 espèces tropicales. Parmi les espèces rares, Jussiena repens et Echinophora spinosa, elles ne sont observées que sur ce site-test du Projet MedWet2. Du fait de leur disparition partout ailleurs où elles ont été rarement observées, elles sont menacées d'extinction. Au plan hydrologique, le site de Béni-Bélaïd constitue le prolongement de la plaine alluviale de Belghimouz, d'une superficie de 1 800 ha, drainée par un réseau hydrographique caractérisé par une fréquence élevée de confluences et de crues rapides. En matière de flore, les espèces rares représentent 18% du total de celles recensées à Béni-Bélaïd. La pression anthropique demeure incontestablement la première menace qui plane sur ce site, ont noté les responsables du secteur forestier, émettant le souhait que le programme mis en place puisse diminuer les pressions exogènes exercées sur cet espace naturel.