Le candidat à l'investiture républicaine pour la présidentielle américaine de 2016, Donald Trump, connu pour ses déclarations chocs, a encore récidivé samedi en affirmant qu'il allait revenir à la technique de simulation de noyade contre les terroristes, bannie par le président Barack Obama. "Je voudrais rétablir la simulation de noyade, je voudrais rétablir un enfer pire que la technique de simulation de noyade", a déclaré Donald Trump au cours du huitième débat des républicains, avant les élections primaires du New Hampshire, prévues mardi prochain. Cette technique renforcée d'interrogatoire utilisée par la CIA contre les détenus, présumés impliqués dans des actes terroristes après le 11 septembre 2001 a été interdite par le président Obama qui a dénoncé des méthodes contraires aux valeurs des Etats-Unis. Les candidats républicains qui ont participé à ce débat ont largement soutenu le retour à ces méthodes d'interrogatoires qui ont été pourtant jugées brutales et inefficaces par un rapport du Sénat américain publié fin 2014. Le candidat Ted Cruz a indiqué qu'il allait autoriser le recours à cette technique dans les cas de situation d'urgence, s'il sera élu président. La simulation de noyade s'avère nécessaire pour arrêter une attaque terroriste imminente, s'est-il défendu. Abondant dans le même sens, le sénateur Marco Rubio a approuvé les propositions de ses deux concurrents à l'investiture républicaine en précisant que les situations de lutte contre le terrorisme devraient être soumises à des règles différentes de celles prévues dans les lois. Marco Rubio a plaidé durant ce débat au maintien de la prison de Guantanamo qu'Obama veut fermer. "Nous devons mettre des terroristes à Guantanamo et non pas le vider", a déclaré Rubio qui a critiqué la démarche d'Obama de libérer les prisonniers de ce centre de détention. Jeb Bush, l'ancien gouverneur de Floride a été le seul candidat du camp républicain qui s'est prononcé contre cette méthode d'interrogatoire. Toujours dans la lutte anti-terroriste, les deux candidats Cruz et Trump ont appelé à l'intensification des frappes militaires contre le groupe terroriste autoproclamé "Etat islamique" (EI/Daech). Pendant que Cruz a fait part de son envie de couvrir Daech d'un tapis de bombes, le candidat Trump a expliqué sa propre stratégie de lutte contre ce groupe qui consiste à bombarder les champs pétroliers contrôlés par ce groupe terroriste. Cruz a précisé cependant que le bombardement intensif qu'il promet à Daech ne signifie pas des frappes menée au hasard. "Quand je parle de tapis de bombe ce n'est pas (des frappes) à l'aveuglette", a-t-il dit. Le camp républicain avait engagé une vraie bataille contre le président Obama lui exigeant de renoncer à la politique de prudence dans cette offensive militaire. Il a demandé à l'administration Obama d'assouplir les restrictions sur les objectifs de Daech quitte à placer la protection des civils comme une priorité secondaire. La Maison Blanche a résisté à ces propositions visant à modifier les règles de l'engagement militaire américain en Irak et en Syrie et a défendu le principe de la prudence dans cette guerre qui doit à tout prix épargner les civils, selon Obama. Mais la guerre est loin d'être propre comme le prétendait le président américain. L'Organisation indépendante AirWars a avancé fin décembre 2015 un chiffre de 553 civiles tués par la coalition internationale, menée par les Etats-Unis.