Le président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Mohamed Larbi Ould Khelifa a affirmé jeudi à Tirana (Albanie) que la révision constitutionnelle adoptée par le parlement le 7 février 2016 devrait conduire à l'ancrage d'une véritable démocratie dans une société jouissant de cohésion et sereine". Dans une allocution lors des travaux de la 10e session ordinaire de l'Assemblée parlementaire de la Méditerranée (APM) à Tirana, M. Ould Khelifa a affirmé que " l'adoption de la dernière révision constitutionnelle permettra à l'Algérie de consolider ses acquis démocratiques et de développement". L'amendement constitutionnel a consolidé la "séparation des pouvoirs, conféré à l'opposition politique des droits constitutionnels inédits, élargi le champ des droits et libertés et consacré la citoyenneté algérienne en tant que valeur unificatrice et source de légitimité et de législation", a ajouté M. Ould Khelifa. Et de préciser concernant le phénomène du terrorisme que l'Algérie qui a enduré pendant toute une décennie les affres du terrorisme a réussi à "faire face à cette menace, en témoignent les indicateurs internationaux sur la menace terroriste et les statistiques qui font ressortir un nombre réduit de combattants algériens dans les rangs des organisations terroristes internationales par rapport à d'autres pays de la Méditerranée". Selon M. Ould Khelifa , cela illustre "le bien-fondé de la stratégie adoptée par l'Algérie dans sa lutte contre ce phénomène". Il a souligné dans ce contexte que l'Algérie a "recouvré sa sécurité et sa stabilité à la faveur de la politique de la paix et de la réconciliation nationale et des réformes économiques et politiques profondes initiées par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika". Cette démarche a permis à l'Algérie de "lancer un projet ambitieux de développement pour lequel un énorme budget a été dégagé et qui lui a permis notamment de réduire le taux de chômage, réaliser avant les délais fixés les objectifs du millénaire pour le développement, de diversifier son économie et de disposer d'importantes réserves de change à même de lui éviter les effets négatifs des fluctuations du marché pétrolier mondial". L'Algérie, a-t-il ajouté, a réussi à renforcer son immunité nationale grâce aux réformes politiques initiées depuis 1999 et qui ont fait d'elle une citadelle de sécurité, de stabilité et de démocratie dans un contexte géopolitique instable". Il a précisé également que cela lui a permis de "jouer un rôle fortifiant la paix et la réconciliation dans son voisinage à travers sa contribution au règlement de la crise malienne et ses démarches soutenues à aider les Libyens dans la construction d'un Etat unifié dans le respect des principes de souveraineté et de non-ingérence dans les affaires internes des Etats". La lutte contre le terrorisme "implique la mise au point d'une approche anticipative et globale où l'aspect sécuritaire se combinera à la coopération régionale et internationale, au développement durable et à la justice sociale dans le cadre d'un Etat de droit et de justice", a encore soutenu M. Ould Khelifa. Il a estimé qu'à la lumière des grands défis auxquels fait face la région de la méditerranée et face à l'accroissement de la menace terroriste et la multiplication des catastrophes humanitaires, "il est un devoir humanitaire et civilisationnel de mener une action commune pour résoudre les crises en Syrie et en Libye par un dialogue national inclusif et la réconciliation nationale loin de toute forme d'ingérence étrangère". Evoquant la cause palestinienne, le président de l 'APN a mis l'accent sur l'importance d'une "action commune pour permettre au peuple palestinien de construire son Etat aux frontières du juin 1967 comme reconnu par toutes les résolutions onusiennes et décisions du Conseil de sécurité". Il a abordé aussi la situation dans le bassin méditerranéen durant ces dernières années du fait des crises induites par les mutations politiques dans certains pays arabes ce qui a, a-t-il dit, "aggravé les conflits, la dislocation interne, le recul du développement économique et social et la menace sécuritaire". Il a préconisé ainsi, "davantage de coopération et de coordination en vue d'aider ces pays qui connaissent une instabilité à mieux gérer leur environnement régional, à contrôler leurs frontières et à réaliser l'entente et la cohésion pour assurer une vie décente à leurs peuples et amenuiser l'éventualité de la migration clandestine fuyant les guerres et la barbarie du terrorisme". Il a rappelé à ce propos, le flux des réfugiés et migrants clandestins dans la région méditerranéenne ce qui nécessite, selon lui, une véritable prise de conscience pour sauver ces derniers tout en s'écartant des solutions stéréotypées reposant sur le durcissement des mesures sécuritaires". Il a appelé à cette occasion, les parlementaires des pays de la méditerranée à développer "une approche globale et humanitaire pour mettre fin à ces hécatombes en veillant à résoudre les crises dans les pays concernés par le dialogue et la réconciliation au lieu de s'empresser à imposer des solutions de l'extérieur qui ne feront que compliquer davantage les choses". M. Ould Khelifa a souhaité enfin, que cette session qui coïncide avec le 10e anniversaire de création de l'Assemblée parlementaire de la Méditerranée (APM) puisse contribuer à "ficeler une feuille de route susceptible de lui permettre de jouer un rôle plus important au plan des approches communes pour réaliser la sécurité, la paix et la prospérité dans la région".