Le dépouillement des urnes a commencé dimanche aux Comores après un vote dans le calme pour le premier tour de la présidentielle pour laquelle s'affrontent 25 candidats. Le dépouillement a débuté à 18 heures (15H00 GMT) dans les bureaux qui avaient ouvert à 07H00, ont rapporté des médias. Dans les bureaux de vote où les opérations avaient commencé avec du retard, notamment à cause de l'absence de matériel électoral, le vote se poursuivait, conformément à la loi. Les premiers résultats sont attendus dans la soirée. Le président sortant Ikililou Dhoinine, qui a effectué un mandat de cinq ans, ne se représente pas, conformément à la constitution atypique qui établit une présidence tournante entre les trois îles de l'Union des Comores (Anjouan, Grande-Comores, Mohéli). Le président Dhoinine est originaire de l'île de Mohéli, son remplaçant sera de la Grande-Comore. Parmi les 25 candidats, une poignée d'entre eux sont susceptibles, selon les observateurs, de passer au second tour prévu le 10 avril. Pour tenter de calmer les esprits, le ministère de l'Intérieur a interdit dimanche tout déplacement entre communes, à moins d'être muni d'un laisser-passer officiel. L'objectif est d'"éviter le double vote", selon le ministère de l'Intérieur. A la dernière minute samedi, la Céni a décidé d'interdire, afin de "préserver la paix", les votes par procuration, source possible de fraude selon de nombreux candidats. Les soupçons de fraudes ne reposent sur rien de tangible, affirme cependant une source diplomatique: "Il faut faire croire à la fraude pour justifier une défaite". En plus de dizaines d'observateurs internationaux, une "plateforme de veille électorale", à l'initiative de la société civile comorienne, a déployé 425 personnes sur le terrain. Elle a constaté "une forme de campagne ou l'existence de support de propagande électorale à proximité" de 14% des bureaux. Dans le cadre de la constitution singulière de l'Union des Comores, seuls les 159.000 électeurs de la Grande-Comore étaient appelés à participer au premier tour de la présidentielle. Au second tour, l'ensemble des 301.000 électeurs de l'Union voteront. Le premier tour de la présidentielle était couplé dimanche avec les élections des gouverneurs des trois îles, pour lesquelles l'ensemble du corps électoral était mobilisé. Aucun incident majeur n'avait été signalé en fin de journée dans ce petit archipel de l'océan Indien, secoué par des crises séparatistes entre 1997 et 2001 et une vingtaine de coups d'Etat ou tentatives, dont la dernière remonte à 2012.