Le marché des matières premières a été marqué la semaine écoulée par une nette hausse des cours du sucre et du cacao et la poursuite de l'augmentation des prix des métaux, alors que le pétrole, quoique en baise, restait soutenu par l'annonce d'une réunion en mars entre les deux plus gros producteurs d'or noir. CEREALES: Les cours du maïs, du blé et du soja ont terminé la semaine en baisse à Chicago, faute d'événement déterminant, notamment sur les places boursières et sur le marché pétrolier. "Les marchés agricoles n'ont pas grand-chose à se mettre sous la dent dans l'actualité et les cours se contentent largement de répondre aux caprices des autres marchés", a résumé Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors. A ce titre, les cours des trois grands produits ont été plombés en milieu de semaine par un accès de faiblesse du marché de l'or noir après que des responsables saoudiens et iraniens se soient montrés peu engageants quant à une résorption concertée de la surabondance générale. "En fin de semaine, le ministère américain de l'Agriculture (USDA), qui tient son forum annuel à Washington, a publié de nouvelles prévisions sur les récoltes américaines", a noté Bill Nelson, de Doane Advisory Services. "Pour le maïs, le blé, comme le soja, il s'attend à une baisse des prix. Je pense que c'est ce qui a empêché leur cours de rebondir comme ceux du pétrole". Les cours font aussi face à un net renforcement du dollar, depuis le début de la semaine, qui est susceptible de nuire aux exportations américaines en les rendant plus coûteuses. Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en mai a terminé vendredi à 3,5950 dollars, contre 3,6925 dollars en fin de semaine précédente (-2,64%). Le boisseau de blé pour mai valait 4,5225 dollars contre 4,6675 dollars une semaine plus tôt (-3,11%). Le boisseau de soja pour mai, coûtait 8,6350 dollars contre 8,8075 dollars vendredi dernier (-1,96%). CAFE-SUCRE-CACAO: Les cours du cacao ont profité cette semaine d'un regain d'inquiétude sur la récolte d'Afrique de l'Ouest, de loin la plus grosse région productrice de cacao au monde, pour grimper jeudi à leur plus haut niveau depuis six semaines et demie à Londres et cinq semaines et demie à New York, à respectivement 2.215 livres sterling la tonne et 2.968 dollars la tonne. Les cours du sucre ont débuté la semaine sur une hausse timide, aidés par des achats à bon compte après les plus bas en près de cinq mois atteints le vendredi précédent, avant de bondir mardi à la suite de la publication de données prévoyant un déficit plus marqué cette saison. Par ailleurs, les cours du café ont faibli cette semaine, subissant un nouveau mouvement de vente spéculatif, a relevé Jack Scoville, analyste chez Price Futures Group. L'agence de notation financière Moody's a relégué la dette souveraine du Brésil en catégorie spéculative et cela a entraîné un mouvement de vente sur le café, a expliqué M. Scoville. En effet, cette décision de Moody's, citant une dette croissante et l'instabilité politique dans la première économie d'Amérique latine, a pesé sur la devise brésilienne face à la monnaie américaine. La faiblesse du réal face au dollar, devise dans laquelle sont libellés les achats de café, pousse en effet les producteurs à vendre leur récolte pour obtenir davantage de billets verts, ce qui a tendance à peser sur les prix. Sur le Liffe de Londres, la tonne de ROBUSTA pour livraison en mai valait 1.372 dollars vendredi, contre 1.419 dollars le vendredi précédent mais pour livraison en mars. Sur l'ICE Futures US de New York, la livre d'ARABICA pour livraison en mai valait 116,60 cents, contre 116,10 cents sept jours auparavant. A Londres, la tonne de SUCRE BLANC pour livraison en mai valait 407,30 dollars, contre 368,20 dollars le vendredi précédent. A New York, la livre de SUCRE BRUT pour livraison en mai valait 14,23 cents, contre 12,69 cents sept jours auparavant. A Londres, la tonne de CACAO pour livraison en mai valait 2.194 livres sterling, contre 2.106 livres sterling le vendredi précédent. A New York, la tonne pour livraison en mai valait 2.948 dollars, contre 2.880 dollars sept jours plus tôt. METAUX: Les prix des métaux de base échangés sur le London Metal Exchange (LME) ont dans l'ensemble poursuivi leur rebond cette semaine. La reprise des prix des métaux industriels est "impressionnante", notamment du côté du cuivre qui a enregistré des gains considérables après être tombé mi-janvier à un plus bas depuis mi-mai 2006, a observé Julian Jessop, analyste chez Capital Economics. Dans l'ensemble, les facteurs soutenant les prix n'ont que peu à voir avec les fondamentaux de l'offre et de la demande, se sont accordés à dire certains analystes. Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 4.731 dollars vendredi contre 4.590,50 dollars le vendredi précédent. L'aluminium valait 1.581,50 dollars la tonne, contre 1.539 dollars. Le plomb valait 1.724 dollars la tonne, contre 1.742 dollars. L'étain valait 15.995 dollars la tonne, contre 15.840 dollars. Le nickel valait 8.635 dollars la tonne, contre 8.400 dollars. Le zinc valait 1.760 dollars la tonne, contre 1.726 dollars. De son côté, l'or a connu une semaine agitée, poursuivant jusqu'à mercredi sa consolidation de la semaine précédente en raison d'un regain d'inquiétudes sur l'économie mondiale avant de souffrir de bonnes données américaines vendredi. Jusqu'en milieu de semaine, "les craintes grandissantes de vulnérabilité de l'économie mondiale, combinées à une vague d'aversion au risque alimentée par la dégringolade des cours du pétrole, ont fourni aux acheteurs d'or une base pour porter les cours vers leurs sommets de (début) février", a observé Lukman Otunuga, analyste chez FXTM. Puis, "les données économiques décevantes en provenance des Etats-Unis ont de toute évidence joué un rôle dans la hausse des cours", ont relevé les analystes de Commerzbank. Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé à 1.226,50 dollars vendredi au fixing du soir, contre 1.231,15 dollars le vendredi précédent. L'once d'argent a clôturé à 15,17 dollars, contre 15,37 dollars il y a sept jours. Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a fini à 928 dollars, contre 941 dollars sept jours plus tôt. L'once de palladium a terminé pour sa part à 492 dollars, contre 507 dollars à la fin de la semaine précédente. PETROLE: Les cours du pétrole ont fini la semaine en baisse après avoir enregistré une hausse relativement importante. Le cours du baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en avril, en hausse durant la plus grande partie de la séance, a flanché juste avant la clôture pour finir à 32,78 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), en baisse de 29 cents. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril a cédé vendredi 19 cents à 35,10 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE). Il était monté en séance jusqu'à 37,00 dollars, au plus haut depuis le 5 janvier, bénéficiant notamment informations sur l'arrêt d'un oléoduc au Nigeria et de doutes sur les exportations kurdes via la Turquie, selon Tim Evans, de Citi. Mais globalement, "on était allé trop loin à la hausse", a assuré Kyle Cooper, chez IAF Advisors, alors que le contrat d'avril du WTI avait gagné près de 12% entre vendredi dernier et la clôture de jeudi. En début de séance, les investisseurs étaient restés optimistes après l'annonce jeudi par le ministre vénézuélien du Pétrole d'une nouvelle réunion à la mi-mars entre son pays, l'Arabie saoudite, la Russie et le Qatar. Pour Andy Lipow, chez Lipow Oil Associates, l'annonce d'une nouvelle réunion "montre que les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et d'autres pays producteurs souffrent tellement, financièrement, [de la chute des cours du pétrole], qu'ils sont prêts à se réunir et à discuter même après les derniers commentaires de l'Arabie Saoudite".