Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a salué les grandes qualités et l'abnégation au service du pays du moudjahid Abdelmajid Bouzbid, décédé lundi. "J'ai appris avec une profonde affliction le décès du moudjahid Abdelmadjid Bouzbid puisse Dieu le rétribuer pour sa loyauté et son dévouement pour le pays, lui accorder Sa Miséricorde et l'accueillir dans son vaste paradis", a écrit le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, dans un message adressé à la famille du défunt. "Le défunt nous quitte dans le silence laissant aux enfants de l'Algérie un exemple de conduite et de dévouement au service de la patrie. Il compte parmi les premiers qui ont rejoint les rangs de l'Armée de libération nationale (ALN) pour y assumer au sein de ses structures les plus sensibles, un rôle important avec bravoure, loyauté et patriotisme qui le distingueront sa vie durant", a-t-il souligné. Le chef de l'Etat a précisé que le défunt "a apporté sa contribution au sein de l'Etat en occupant plusieurs postes de responsabilité notamment au sein de l'appareil de sûreté nationale avec la même modestie et humilité". "Tout homme est appelé à quitter le monde d'ici bas mais son oeuvre et ses vertus le vouent à l'immortalité et à la gloire", a ajouté le président Bouteflika priant Dieu Le Tout-puissant d'accorder au défunt Sa Miséricorde et de l'accueillir dans Son vaste Paradis et d'assister les siens en cette douloureuse épreuve". Décès de Abdelmadjid Bouzbid, un militant de la première heure Abdelmadjid Bouzbid, décède lundi à l'âge de 86 ans, était un militant de la première heure qui s'était engagé très jeune dans le mouvement national. Il adhère d'abord au Parti du peuple algérien (PPA) en 1947 puis au Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD) en 1948 et enfin en 1950 à l'organisation spéciale (OS) avant le déclenchement de la lutte armée en novembre 1954. Arrêté en 1950 dans le sillage du démantèlement de l'OS alors qu'il avait à peine quinze ans ainsi que d'autres moudjahidine martyrs comme Badji Mokhtar dans ce qui avait été appelé à l'époque "le complot de Bône", il fut incarcéré pendant une année, d'abord à Annaba puis dans la prison de Constantine. Elément actif de la direction de l'armement, structure de l'ancien ministère de l'Armement et des Liaisons générales (MALG) , direction que dirigeait Benmostefa Amar (colonel Benouda), il fut chargé en 1957 de la logistique à Benghazi et Tripoli en Libye avant de "couvrir" la Tunisie, à partir de 1959 comme responsable des services de l'armement et du ravitaillement. Toute sa carrière, pendant la Révolution, il l'effectua dans le service opérationnel de l'armement aux côtés d'autres membres de l'ancêtre des services de renseignement algérien, le MALG dont son responsable Abdelhafid Boussouf dit Si Mabrouk. A l'indépendance, c'est tout naturellement qu'il choisit de faire carrière dans la police nationale et dû présider aux destinées de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) en 1987 après la nomination de feu El Hadi Khediri au ministère de l'Intérieur et dont il était l'adjoint. Il termina son parcours professionnel comme Ambassadeur à Bamako où il s'était totalement investi pour consolider la paix au Mali. Il prendra une part active dans la signature, en 1992 à Bamako, du pacte national de la paix au Mali avant de prendre sa retraite à la fin des années 1990. Sa vie de militant dans le monde secret de l'armement et du renseignement, il la relata dans un ouvrage qu'il fait paraître en 2004 sous le titre " La logistique durant la guerre de libération nationale".