Abdelmadjid Bouzbid, décédé, hier, à l'âge de 86 ans, était un militant de la première heure qui s'était engagé très jeune dans le mouvement national. Il adhère d'abord au Parti du peuple algérien (PPA) en 1947 puis au Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD) en 1948 et en 1950 à l'Organisation spéciale (OS) avant le déclenchement de la lutte armée en novembre 1954. Arrêté en 1950 dans le sillage du démantèlement de l'OS alors qu'il avait à peine quinze ans ainsi que d'autres moudjahidine martyrs comme Badji Mokhtar dans ce qui était appelé à l'époque « le complot de Bône », il fut incarcéré pendant une année, d'abord à Annaba puis dans la prison de Constantine. Elément actif de la direction de l'armement, structure de l'ancien ministère de l'Armement et des Liaisons générales (MALG), direction que dirigeait Benmostefa Amar (colonel Benouda), il fut chargé en 1957 de la logistique à Benghazi et Tripoli en Libye avant de « couvrir » la Tunisie, à partir de 1959 comme responsable des services de l'armement et du ravitaillement. Toute sa carrière, pendant la Révolution, il l'effectua dans le service opérationnel de l'armement aux côtés d'autres membres de l'ancêtre des services de renseignement algérien, le MALG dont son responsable Abdelhafid Boussouf dit Si Mabrouk. A l'indépendance, c'est tout naturellement qu'il choisit de faire carrière dans la police nationale et dû présider aux destinées de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) en 1987 après la nomination du défunt El Hadi Khediri au ministère de l'Intérieur et dont il était l'adjoint. Il termina son parcours professionnel comme ambassadeur à Bamako où il s'était totalement investi pour consolider la paix au Mali. Il prendra une part active dans la signature, en 1992 à Bamako, du pacte national de la paix au Mali avant de prendre sa retraite à la fin des années 1990. Sa vie de militant dans le monde secret de l'armement et du renseignement, il la relata dans un ouvrage qu'il fait paraître en 2004 sous le titre « La logistique durant la guerre de libération nationale ».