Des experts du Conseil de l'Europe (CE) ont exprimé mardi dans un rapport leurs inquiétudes quant à une "banalisation" des discours racistes et ont tiré la sonnette d'alarme quant à un accroissement des actes xénophobes et islamophobes en France. "Le discours de haine, de par sa banalisation dans la sphère publique, demeure un sujet de préoccupation en France. J'en appelle en particulier aux responsables politiques pour qu' ils s'abstiennent de tenir des propos qui stigmatisent des groupes déjà vulnérables et attisent les tensions dans la société française", a déclaré le Secrétaire Général du Conseil de l'Europe, Thorbjorn Jagland. Fruit du travail des experts de la Commission anti-racisme du Conseil de l'Europe (ECRI), le rapport s'appuie sur les données du ministère français de l' Intérieur selon lesquelles les violences associées aux préjugés racistes ont augmenté de 14% entre 2012 et 2014. "Le rapport, bien que rédigé avant les attentats de novembre 2015 à Paris, contient des recommandations aux autorités françaises qui sont pleinement d'actualité", a déclaré le Président de l'ECRI, Christian Ahlund. Le rapport tire la sonnette d'alarme au sujet de la persistance des discours islamophobes, notamment dans la bouche de la leader française d'extrême droite, Marine Le Pen, dont la candidature à la prochaine élection présidentielle de 2017 ne fait guère de doute. Les experts du CE s'émeuvent enfin de la forte augmentation des discours haineux sur Internet et les réseaux sociaux "malgré les efforts des autorités pour endiguer ce phénomène". L' ECRI, chargée du suivi des problèmes de racisme, de xénophobie, d' intolérance et de discrimination fondée sur des motifs tels que la "race", les origines ethniques/nationales, la couleur, la nationalité, la religion et la langue (discrimination raciale), élabore régulièrement des rapports et adresse des recommandations aux 47 Etats membres du Conseil de l'Europe.