Le représentant du Front Polisario à Londres, Mohamed Limam Mohamed Ali, a indiqué mardi que le peuple sahraoui attendait la concrétisation des promesses faites par le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, lors de sa visite dans les territoires sahraouis libérés et dans les camps de réfugiés sahraouis. "Il y a motif à optimisme", a soutenu le responsable sahraoui dont l'impression est confortée par le silence "douteux" observé par les autorités marocaines depuis le début de la visite du SG de l'ONU qui l'a mené successivement en Espagne, en Mauritanie, dans les camps de réfugiés sahraouis, dans les territoires sahraouis libérés puis en Algérie. M. Ban Ki-moon a été sensible aux souffrances du peuple sahraoui, a précisé M. Limam qui a souhaité que ces sentiments se répercutent dans le rapport que le premier responsable de l'ONU soumettra, en avril prochain, au Conseil de sécurité. Il a également exprimé le voeu que le Conseil de sécurité "tienne compte du rapport de M. Ban Ki-moon dans la résolution qu'il envisage d'adopter durant le même mois pour "ouvrir une nouvelle perspective aux Sahraouis qui favorise le règlement de ce conflit qui n'a que trop duré". Durant sa visite, le SG de l'ONU a appelé la communauté internationale à "augmenter les aides destinées aux réfugiés sahraouis", soulignant que la conférence internationale des donateurs, prévue le 1er mai prochain à Genève, "sera l'occasion de revendiquer davantage d'aides pour le peuple sahraoui". Il a aussi indiqué que sa visite s'inscrivait dans le cadre d'une démarche visant à relancer les négociations pour un règlement du conflit au Sahara Occidental, garantissant au peuple sahraoui son droit à l'autodétermination, en soulignant que "les Sahraouis ont le droit à la dignité et à la protection de leurs droits fondamentaux, notamment le droit à l'autodétermination". Le représentant du Front Polisario à Londres a qualifié la visite, première du genre, du SG de l'ONU dans les territoires libérés d'"historique" même si, a-t-il dit, elle n'a pas englobé la partie du Sahara occidental occupée par le Maroc en raison de l'entêtement de cette partie et de l'absence de toute volonté politique de sa part pour parvenir à une solution juste et démocratique garantissant au peuple sahraoui son droit inaliénable à l'autodétermination et à l'indépendance. Pour le Front Polisario, cette visite "montre que les Nations unies, conformément aux décisions de l'Assemblée générale et aux résolutions du Conseil de sécurité, considèrent le Sahara occidental comme un territoire non autonome qui est toujours inscrit sur l'agenda de la Quatrième commission onusienne chargée de la décolonisation". M. Ban Ki-moon avait indiqué samedi dernier que sa visite dans les camps de réfugiés sahraouis était l'occasion pour lui de constater de visu les "souffrances du peuple sahraoui" et d'examiner les moyens de "réaliser une avancée dans le processus de règlement du conflit qui dure depuis plus de 40 ans", affirmant comprendre "la colère du peuple sahraoui" à l'égard de la poursuite de l'occupation de ses territoires. Le Sahara Occidental est la dernière colonie en Afrique, occupée depuis le 31 octobre 1975 par le Maroc avec le soutien de la France.