Le Secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a effectué samedi une visite dans la région de Bir Lehlou dans les territoires sahraouis libérés. Ban Ki-moon est le premier responsable onusien de ce niveau à visiter les territoires sahraouis libérés dans le cadre de sa tournée dans la région visant à "réaliser une avancée palpable" dans le processus de règlement du conflit du Sahara occidental qui dure depuis plus de 40 ans. Le SG de l'ONU est arrivé à bord d'un hélicoptère à la région libérée de Bir Lehlou en provenance de Chahid El Hafedh (camps des réfugiés sahraouis). Ban Ki-moon avait reçu auparavant un accueil populaire et officiel à Smara. A Bir Lehlou, Ban Ki-moon a rencontré la Mission de l'ONU pour l'organisation d'un referendum pour l'autodétermination au Sahara occidental et s'est enquis des conditions de travail de l'unité onusienne de déminage. Cette visite est la première du genre d'un responsable onusien de ce niveau aux territoires sahraouis libérés et troisième d'un responsable onusien aux camps des réfugiés sahraouis après celles effectuées par ses prédécesseurs Boutros Boutros Ghali et Kofi Annan. Dans une déclaration à la presse à l'issue de ses entretiens avec les responsables sahraouis à Chahid El hafid dans le cadre de sa tournée dans la région, Ban-Ki-Moon avait indiqué que cette visite était l'occasion pour lui de constater de visu une tragédie oubliée par la communauté internationale et d'examiner les moyens de réaliser une avancée dans le processus de règlement du conflit qui dure depuis plus de 40 ans" affirmant comprendre "la colère du peuple sahraoui" à l'égard de la poursuite de l'occupation de ses territoires. Ban-Ki-Moon a appelé la communauté internationale à "augmenter les aides destinées aux réfugiés sahraouis" soulignant que la conférence internationale prévue le 1er mai à Genève "sera l'occasion de demander davantage d'aides au peuple sahraoui".
Nécessité de trouver une solution Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki Moon, a estimé donc samedi à Chahid El Hafedh, dans les camps des réfugiés sahraouis, nécessaire de trouver une solution qui permet au peuple sahraoui d'exercer son droit à l'autodétermination. "Aucun progrès réel n'a été réalisé afin de parvenir à une solution durable et juste" qui permet "au peuple sahraoui d'exercer son droit à l'autodétermination et c'est ce que demande le Conseil de sécurité depuis 2004", a déclaré Ban Ki-moon à la presse à l'issue de sa rencontre avec le président sahraoui, secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz, et les membres du gouvernement sahraoui. Il a souligné que son objectif premier était de procéder à "une évaluation de la situation afin de pouvoir apporter sa propre contribution aux efforts visant à trouver une solution", exprimant sa volonté d'impulser le processus de règlement onusien d'autant plus que les entretiens qu'il a eus avec la direction du Polisario "avaient fait ressortir de bons éléments dans ce sens". Ban Ki-moon a précisé à ce propos, que cette visite lui permettra de "s'enquérir des activités de la MINURSO dans les camps des réfugiés sahraouis et du travail excellent accompli par l'unité onusienne de déminage". Ban Ki-moon a prévu également de se rendre prochainement à Layoune, dans les territoires occupés, pour rencontrer la Mission de l'ONU pour l'organisation d'un référendum sur l'autodétermination au Sahara occidental. Ban ki-moon a déploré "la souffrance du peuple sahraoui qui estime être oublié par la communauté internationale ainsi que sa cause" indiquant que l'ONU "œuvrera davantage pour la reprise du dialogue et l'aide des réfugiés". Le SG de l'ONU a adressé un message aux donateurs internationaux pour accroître leurs aides à ce peuple oublié" qui selon lui "est un cas humanitaire". "Je prévois prochainement une réunion des pays donateurs à Genève et pour la première fois dans l'histoire de l'ONU une conférence mondiale humanitaire en mai prochain à Istanbul" a-t-il indiqué. Au camp de Smara, un accueil chaleureux a été réservé au SG de l'ONU par les citoyens sahraouis, venus nombreux pour l'accueillir ainsi que la délégation l'accompagnant. Ban Ki-moon s'est également entretenu avec des représentants des jeunes sahraouis auxquels il a promis de trouver une solution qui permet au peuple sahraoui d'exercer son droit à l'autodétermination". "Cette visite constitue une occasion pour s'enquérir de visu de la situation dans la région. J'avais l'intention de commencer par le camps de Smara pour rencontrer les jeunes". Ban Ki-Moon a salué le soutien et la foi du peuple sahraoui en les principes de l'ONU et son respect du droit international appelant la communauté internationale à mettre un terme à cette tragédie et à régler le conflit en vue d'assurer un meilleur avenir au peuple sahraoui". Après Chahid EL Hafedh et Smara, Ban-Ki Moon s'est rendu dans les territoires libérés où il a visité le siège de la Minurso dans la région de Bir Lehlou et rencontrer des responsables sahraouis.
La visite était "un élément nouveau" dans les efforts onusiens De sa part, le représentant du Front Polisario auprès des Nations unies Ahmed Boukhari a indiqué que la visite du secrétaire général de l'ONU Ban Ki Moon dans les territoires sahraouis libérés et les camps des réfugiés amènera le Conseil de sécurité à reconsidérer la question sahraouie, soulignant que "la vision stratégique future sera en faveur de cette cause". M. Boukhari a indiqué à l'issue de ses entretiens samedi avec Ban Ki Moon à Bir Lahlou (Territoires sahraouis libérés) que "cette visite amènera le Conseil de sécurité à reconsidérer la question sahraouie, après 40 ans d'occupation marocaine et de blocage par le régime marocain des termes de l'accord de 1991qui prévoit l'organisation d'un referendum pour l'autodétermination du peuple sahraoui. Il a ajouté que cette visite était "un élément nouveau" dans les efforts onusiens pour le règlement du conflit au Sahara occidental d'autant qu'il s'agit, a-t-il dit, de la première visite d'un secrétaire général onusien dans les territoires libérés". "Elle aura sans doute un impact au sein du Conseil de sécurité à travers le rapport qu'il présentera en avril prochain", a-t-il souligné. "C'est la France qui bloque le dossier sahraoui au niveau de cette instance onusienne du fait qu'elle soutient l'occupation suivant son ancienne vision colonialiste", a-t-il affirmé tout en déplorant cette position. Il a par ailleurs précisé que le Maroc a tenté d'empêcher le secrétaire général de l'ONU de se rendre dans les territoires sahraouis libérés après avoir entravé sa visite dans la capitale sahraouie occupée Laayoune, mais a-t-il ajouté, Ban Ki Moon "a tenu à faire cette tournée soutenant que ce dossier relevait de sa responsabilité et qu'il devait se rendre dans la région et notamment dans les territoires libérés".