Le Maroc est "mal à l'aise" dans le processus de décolonisation du Sahara Occidental parce qu'il est "à l'origine du blocage", a affirmé mercredi à Paris la secrétaire générale de l'association des Amis de la République arabe sahraouie et démocratique (AARASD), Nicole Gasnier. "C'est le Maroc qui a refusé de recevoir le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, alors que les Sahraouis l'ont accueilli dans les camps de réfugiés et dans les territoires sahraoui libérés", a-t-elle déclaré à l'APS, en réaction aux critiques du gouvernement marocain contre la déclaration du SG des Nations unies sur la question du Sahara Occidental. Dans les camps de réfugiés sahraouis, à Tindouf, Ban Ki-moon a indiqué, samedi dernier, que sa visite lui a permis de constater de visu les "souffrances du peuple sahraoui et d'examiner les moyens de réaliser une avancée dans le processus de règlement du conflit qui dure depuis plus de 40 ans". A Alger, il a affirmé, rappelle-t-on, que les Sahraouis "ont le droit à la dignité, à la protection de leur droits humains et surtout à jouir de leur droit à l'autodétermination". La secrétaire générale de l'AARASD a estimé que la visite "historique" de Ban Ki-moon dans les camps de réfugiés et dans les territoires libérés (Bir Lahlou), ainsi que celle effectuée au siège de la Mission de l'ONU pour l'organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso) et à l'unité onusienne de déminage, est "un coup" accusé par le Maroc qui est dans "une contrevérité totale". Pour elle, le Front Polisario, représentant légitime du peuple sahraoui, "s'affirme de plus en plus" et le Maroc continue à faire du "chantage inutile". Pour preuve, poursuit-elle, le Maroc "se trompe encore de scénario, lorsqu'il pense que la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) peut être influencée pour qu'elle reconsidère sa décision de décembre dernier". En effet, le tribunal a annulé, le 10 décembre 2015, l'accord commercial portant sur les produits agricoles, signé en 2012 entre le royaume du Maroc et l'Union européenne (UE). Dernière colonie en Afrique, le Sahara Occidental a été déclaré en 1964 par l'Onu territoire non-autonome. Il a été occupé de force par le Maroc en 1975. Plusieurs rounds de négociations entre les parties en conflit, le Maroc et le Front Polisario, ont été organisés sous l'égide de l'Onu, mais ils buttent sur la position de blocage de la partie marocaine en ce qui concerne l'organisation d'un référendum pour l'autodétermination du peuple sahraoui.