Le communiqué des Nations unies diffusé lundi soir pour dénoncer les attaques du Maroc contre le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, est une révolte légitime contre le comportement irresponsable de Rabat, a indiqué le représentant du Front Polisario auprès de l'ONU, Ahmed Boukhari. "Le communiqué est une révolte légitime et un rejet catégorique de la façon d'agir du Maroc qui est complètement irresponsable", a déclaré M. Boukhari à l'APS juste après la publication de la réponse de l'ONU aux agissements marocains visant à discréditer M. Ban Ki-moon. Et d'ajouter que "depuis l'obstruction du referendum d'autodétermination en 2004, le Maroc a choisi avec ces agissements la délation qui l'a amené à dépasser toutes les limites et à refuser toute marque de respect à la communauté internationale et au SG de l'ONU". Lundi soir le secrétaire général s'est dit "profondément déçu et en colère au sujet de la manifestation qui a été mobilisée dimanche, et qui l'a visé en personne", en dénonçant des "attaques irrespectueuses envers l'ONU et envers sa personne". M. Boukhari a exhorté "la communauté internationale et en particulier le Conseil de sécurité à adopter des mesures fermes pour mettre fin à un chantage qui ne dit pas son nom". "Le peuple sahraoui qui est victime de l'agression marocaine attend l'adoption de ces mesures pour mettre fin à son calvaire imposé depuis 40 ans par l'occupation marocaine", a-t-il ajouté, en demandant l'application des résolutions 34/37 de 1979 et 35/19 de 1980 de l'Assemblée générale de l'ONU qui portent sur la fin de l'occupation militaire marocaine. Le représentant du Sahara Occidental avait déjà mis en garde contre les tentatives du Maroc de bloquer tout progrès dans le règlement du dossier sahraoui pendant le mandat de Ban Ki-moon qui arrive à échéance en fin 2016. En voulant gagner du temps jusqu'à expiration du mandat de Ban Ki-moon, le Maroc espère également que le changement prochain à la tête de la Maison Blanche jouerait en sa faveur. Il s'attend à ce que la future administration américaine soit "plus sensible à ses revendications fallacieuses sur le Sahara occidental", avait déclaré M. Boukhari.