La Mission des Nations unies pour l'organisation du référendum au Sahara Occidental (MINURSO), est «vidée de sa logistique» après l'expulsion de ses membres civils, a affirmé le bureau du Polisario à Londres. Le représentant du Polisario a Londres, Mohamed Ali Limam Mohamed, a souligné que la mission principale de la Minurso reposait sur son personnel civil, et que, estropiée de ce dernier, elle ne pourrait accomplir l'objectif pour lequel elle avait été créée. Il a affirmé que, seul, le personnel militaire n'est pas à même d'assurer toutes les tâches confiées au mandat de la mission onusienne. Pour le Polisario, il s'agit tout simplement, d'une volonté délibérée de la part de l'occupant marocain de «paralyser» la Munirso, a-t-il dit. Des 84 membres de la Minurso concernés par les mesures de rétorsion de Rabat, 72 ont quitté les territoires sahraouis, alors que 11 autres membres sont en fin de mandat et ne font plus partie, de ce fait, de cette mission. Un seul membre de ces effectifs est resté pour des raisons de santé, avait confirmé, lundi le porte parole adjoint de Ban Ki Moon, Farhan Haq. Il avait accusé le Maroc d'avoir "violé» la charte des Nations unies par l'expulsion des membres civils de la Munirso, et avait appelé le Conseil de sécurité à intervenir, en prenant les mesures nécessaires pour mettre fin aux dépassements de Rabat. M. Farhan Haq avait averti le Maroc des conséquences de sa décision affirmant qu'"en absence d'une force efficace de maintien de la paix, les tensions vont s'exacerber dans ces territoires". Le Conseil de sécurité s'était réuni lundi à huis clos pour la troisième fois d'affilée pour examiner les répercussions des mesures décidées par le Maroc sur la mission de la Munirso. Sitôt l'information de l'expulsion par le Maroc des membres civils de la mission, le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, avait, lancé un appel urgent au Conseil de sécurité dans lequel il l'a exhorté à assumer ses responsabilités en tant que mandataire et premier responsable de la Minurso. Créé le 29 avril 1991 par la résolution 690 du Conseil de sécurité, la Minurso comprend 233 personnel militaire et 241 civils, dont 84 internationaux et 157 locaux. Comme son nom l'indique, l'objectif de la Minurso est de préparer et d'organiser un référendum d'autodétermination de la population du Sahara Occidental. En attendant ce référendum, retardé délibérément par l'occupant marocain, la mission veille au respect du cessez le feu et à réduire les risques d'explosion des mines implantées par l'occupant. Les Sahraouis, appuyés par de nombreux pays, et des ONG des droits de l'homme, veulent élargir son mandat à la surveillance des droits de l'homme.