Farhan Haq, le porte-parole adjoint de Ban Ki-moon, a affirmé, au cours d'un point de presse qu'en expulsant les effectifs civils de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso), « le Maroc a violé la charte des Nations unies ». En confirmant l'évacuation de la composante civile de cette mission des territoires sahraouis occupés, M. Farhan Haq a précisé que « des 84 membres de la Minurso concernés par les mesures de rétorsion de Rabat, 72 ont quitté ces territoires sahraouis, alors que 11 autres membres sont en fin de mandat et ne font plus partie, de ce fait, de cette mission. Un seul membre de ces effectifs est resté pour des raisons de santé ». Le porte-parole adjoint de Ban Ki-moon a fait savoir que le Maroc a également ordonné aux Nations unies de fermer son bureau militaire à Dakhla occupée. Il a averti le royaume des conséquences de sa décision en affirmant qu'« en l'absence d'une force efficace de maintien de la paix, les tensions vont s'exacerber dans ces territoires ». C'est toute la composante civile et politique de la Minurso qui a quitté les territoires occupés à l'exception de Kim Bolduc, représentante spéciale du SG de l'ONU pour le Sahara occidental et chef de la Minurso, et également d'un autre membre malade, a indiqué une source onusienne. Malgré cette violation flagrante de la Charte des Nations unies, le Conseil de sécurité, qui s'est réuni, lundi dernier à huis clos pour la troisième fois d'affilée pour examiner les répercussions des mesures décidées par le Maroc sur la mission de la Minurso, s'est abstenu de faire une déclaration dans ce sens. Trois pays, en l'occurrence la France, le Sénégal et l'Egypte continuent de bloquer une « déclaration musclée » du Conseil de sécurité contre Rabat, pourtant prévue avant la première réunion, tenue la semaine dernière, a ajouté cette source. Le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, avait pourtant lancé, juste avant la réunion, un appel urgent au Conseil de sécurité dans lequel il l'exhorte à assumer ses responsabilités en tant que mandataire et premier responsable de la Minurso. « Le Front Polisario prend à témoin le Conseil de sécurité de l'ONU contre toute manifestation probable de l'aventurisme et de l'expansionnisme marocains qui constituerait une nouvelle escalade de l'agression et une menace sérieuse à la sécurité régionale », a écrit le secrétaire général du Front Polisario dans une lettre adressée au président du Conseil de sécurité, Ismael Gaspar Martins. Vendredi dernier, le porte-parole de Ban-Ki-moon, Stéphane Dujarric, a critiqué à mots voilés la position du Conseil de sécurité qui était décevante par rapport aux attentes du secrétariat général de l'ONU, selon lui. « Il aurait été préférable si nous avions reçu des mots plus clairs de la part président du Conseil de sécurité », a-t-il déclaré en confirmant, au cours de son point de presse quotidien, que les membres du Conseil de sécurité n'étaient pas tous unis derrière le SG de l'ONU.