L'ONU a confirmé mardi la fermeture de son bureau de liaison militaire à Dakhla dans les territoires sahraouis occupés suite aux nouvelles mesures de rétorsion du Maroc visant la composante militaire de la Mission des Nations unies pour l'organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso). Les trois observateurs militaires qui opèrent dans ce bureau de liaison militaire de la Minurso ont été déplacés lundi vers le site d'Aousserd, situé dans la partie ouest des territoires sahraouis occupés par le Maroc, a déclaré Farhan Haq, le porte-parole adjoint du Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, au cours d'un point de presse. Le bureau servait d'interlocuteur unique pour l'armée marocaine pour toutes les questions liées à la surveillance du cessez-le-feu et au déploiement des patrouilles de la Minurso, a fait savoir M. Haq. Le bureau est aussi un point d'évacuation pour les effectifs militaires de la Minurso. Par la fermeture de cette structure, le dialogue entre la Minurso et l'armée marocaine devient presque impossible, selon M. Haq qui dit toujours attendre une position ferme et claire du Conseil de sécurité pour répondre aux dépassements du Maroc. Le porte-parole adjoint a également affirmé que l'ONU avait fermé ce bureau militaire et retiré 72 membres de la composante civile de la Minurso par souci de préserver la sécurité de son personnel, mis sous forte pression dans les territoires sahraouis occupés. Lundi, Farhan Haq a averti que cette décision n'aura pas seulement des répercussions sur la Minurso mais sur toutes les missions de maintien de la paix de l'ONU. "Comment pouvons-nous garantir la stabilité de toute mission de maintien de la paix des Nations Unies? Voilà la chose que le Conseil de sécurité doit garder à l'esprit et nous attendons de voir comment il va réagir", a-t-il déclaré au cours de son point de presse quotidien. Déployée dans les territoires sahraouis occupés depuis plus d'un quart de siècle pour surveiller le cessez-le-feu, la mission a réussi à apporter une certaine stabilité et à faire baisser les tensions. La mission principale de cette mission onusienne est de satisfaire les revendications légitimes du peuple sahraoui portant sur l'organisation d'un référendum d'autodétermination. En attendant, le Conseil de sécurité, qui s'est réuni lundi dernier à huis clos pour la troisième fois d'affilée pour examiner les répercussions de ces mesures sur la mission, s'est abstenu de faire une déclaration dans ce sens. De son côté, le Front Polisario a lancé un appel urgent au Conseil de Sécurité, l'exhortant à assumer ses responsabilités en tant que mandataire et premier responsable de la Minurso et le prenant à témoin contre l'expansionnisme marocain. Dans une lettre adressée lundi par le secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz au président du Conseil de sécurité, Ismael Gaspar Martins, la partie sahraouie a met en garde contre la volonté de la puissance occupante de pervertir ce mandat pour en faire un outil de protection de l'occupation.