Le Front Polisario appuie l'appel du Conseil de sécurité à maintenir le mandat de mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental (Minurso), a déclaré vendredi son représentant à l'ONU, Ahmed Boukhari, qui a demandé des "mesures fermes" contre le Maroc. "Nous soutenons et nous appuyons l'appel du Conseil de sécurité adressé au Maroc pour que la Minurso puisse mener à terme son mandat octroyé par les résolutions du Conseil de sécurité", a indiqué M. Boukhari à l'APS, en réaction à la déclaration de l'organe onusien, qui s'est dit jeudi soir "sérieusement préoccupé" par les mesures de rétorsion prises par le Maroc contre cette mission. Et d'ajouter que le Front Polisario "partageait avec le Conseil de sécurité cette préoccupation et aussi sa position sur les opérations de maintien de la paix qui sont exclusivement de sa compétence et non pas de celle du Maroc". "Néanmoins nous demandons des mesures fermes le plut tôt possible pour mettre fin à cette situation dangereuse créée par le Maroc", a indiqué M. Boukhari en réaffirmant que "le mandat de la Minurso ne doit pas se limiter seulement, comme le veut le Maroc, au maintien de cessez-le-feu". "Le peuple sahraoui n'acceptera jamais ce scénario", a-t-il dit. A l issue d'une quatrième réunion tenue jeudi soir, le Conseil de sécurité s'est prononcé sur la crise de la Minurso via une déclaration intitulée "éléments à la presse" qui est la plus faible des réponses que peut apporter le Conseil à des situations de crise. Le Conseil pouvait agir également via une résolution qui est contraignante, une déclaration présidentielle ou une déclaration à la presse. Le Maroc qui a procédé à l'expulsion de 73 membres des effectifs civils de la Minurso s'est également attaqué dernièrement à la composante miliaire de cette mission en fermant le bureau de liaison militaire de l'ONU à Dakhla dans les territoires sahraouis occupés. Déployée depuis plus d'un quart de siècle pour surveiller le cessez-le-feu dans les territoires sahraouis occupés, la mission a réussi à apporter une certaine stabilité et baisser les tensions même si sur le terrain elle n'a pas satisfait les revendications légitimes du peuple sahraoui à savoir l'organisation d'un référendum d'autodétermination. En ce moment, cette mission "est en péril ", a prévenu le secrétariat général de l'ONU qui a accusé le Maroc de violer la charte des Nations Unies. Les dépassements du Maroc représentent un précèdent dans les annales des Nations Unies, de l'aveu même de Ban Ki-moon et de ses propres adjoints, mettant à rude épreuve le Conseil de sécurité, appelé à défendre à ce titre le mandat de la Minurso en tant que mandataire et premier responsable de cette mission