Six enfants sont tués ou blessés chaque jour au Yémen, depuis le début des frappes aériennes saoudiennes il y a un an, a dénoncé mardi l'ONU. Dans un rapport publié à l'occasion de l'anniversaire du début des frappes aériennes conduites par l'Arabie saoudite, l'UNICEF, l'agence des Nations Unies d'aide à l'enfance, a indiqué que "plus de 900 enfants ont été tués et plus de 1.300 blessés au Yémen" depuis mars 2015, soit "sept fois plus que sur l'ensemble de l'année 2014". Les enfants représentent un tiers des décès de civils au Yémen depuis mars 2015. Ce sont les premières victimes des 50.000 enfants qui meurent chaque année au Yémen avant leur 5ème anniversaire, ajoute l'Unicef. L'intervention conduite par les Saoudiens en soutien au président Abd Rabbo Mansour Hadi a commencé le 26 mars 2015, et continue à s'opposer aux rebelles Houthis et à leurs alliés, qui contrôlent toujours la capitale Sanaa et d'autres régions clefs du pays. Les parties en conflit se sont mises d'accord la semaine dernière pour un cessez-le-feu avant le début des pourparlers de paix le 18 avril. L'ONU estime que 82% de la population nécessite une aide humanitaire, avec 320.000 enfants souffrant de malnutrition. Le rapport dénonce également les souffrances provoquées par les effets secondaires des combats, soulignant que "les services de base et les infrastructures au Yémen sont sur le point de sombrer". Selon l'Unicef, près de 10.000 enfants âgés de moins de 5 ans auraient succombé à des maladies en raison de l'absence de vaccins ou d'accès aux soins médicaux. Selon l'agence, environ 63 centres médicaux ont été attaqués l'année dernière et 3 ont été réquisitionnés à des fins militaires. Par ailleurs, les enfants sont de plus en plus déscolarisés. Il y a eu 50 attaques directes contre des écoles et des enseignants, et 50 écoles ont été occupées par des combattants, indique l'Unicef. Plus de 1.600 écoles restent fermées, en raison de l'insécurité et aussi parce qu'elles sont utilisées pour héberger les 2,4 millions de personnes déplacées par le conflit. L'Unicef dénonce enfin 848 cas documentés d'enrôlement de force d'enfants par les différentes parties au conflit. "Ce qui est tragique, c'est que ces statistiques ne sont que le sommet de l'iceberg", indique le rapport, ajoutant que le nombre réel est en fait "beaucoup plus élevé".